dimanche 3 juin 2012

verbes et participes du grec, feuille n°16





1-un entretien eut lieu entre Denys et Philippe ; Philippe dit :comment, ayant reçu une si grande puissance, ne l’as-tu pas conservée ? 2- Darius et les Perses allèrent en Grèce grâce à un pont de bateaux. 3- soldats, depuis que vous avez pris l’île de Salamine, vous n’avez pas eu le courage decombattre et vous ne pensez qu’à manger et à boire .3- ils n’ont pas vu le danger parce que le soleil n’était pas encore levé, et ils ont laissé la victoire à l’ennemi .
NOTE : les infinitifs seront mis à l’aoriste .


VERSION
1 ( Pollux se fait décrire par Diogène le philosophe Ménippe, qu’il n’ a jamais vu, afin de le trouver plus facilement :)

-Δ .γελᾷ δ’ ἀεί, καὶ τὰ πολλὰ τοὺς ἀλαζόνας

τούτους φιλοσόφους ἐπισκώπτει.

-Π . Ῥᾴδιον εὑρεῖν ἀπό γε τούτων. (Lucien)
2 Κῦρος μεταπεμψάμενος τοὺς στρατηγοὺς τῶν Ἑλλήνων ἔλεγε

ὅτι ἡ ὁδὸς ἔσοιτο (1) πρὸς(2) Βασιλέα Μέγαν εἰς Βαβυλῶνα,

καὶ κελεύει αὐτοὺς λέγειν ταῦτα τοῖς στρατιώταις καὶ ἀναπείθειν ἕπεσθαι.

( Xénophon). 3 Δειπνῶν ὁ Ἀστυάγης σὺν τῷ Κύρῳ(3) , βουλόμενος τὸν παῖδα ὡς ἥδιστα (4) δειπνεῖν,προσήγαγεν αὐτῷ καὶ παροψίδας καὶ παντοδαπὰ ἐμβάμματα καὶ βρώματα (Xénophon) .4 Οὐ χαλεπὸν οὐδὲ ταῦτα εἰπεῖν προς τοὺς καλοὺς καὶ ἰσχυρούς. ( Lucien) 5 Καὶ τοῖς πένησιν, λέγε μήτε δακρύειν μητ’ οἰμώζειν, διηγησάμενος τὴν ἐνταῦθα ἰσοτιμίαν καὶ ὀτὶ ὄψονται τοὺς ἐκεῖ πλουσίους οὐδὲν ἀμείνους αὐτῶν. ( Lucien)6 Καὶ μήν μοι καὶ πρῴην ἰδόντι καλὸς μὲν ἐφαίνετο ἀνὴρ ἐτι. ( Platon) 7 Ἄτοπον μέντοι τί σοι ἐθέλω εἰπεῖν’ παρόντος γάρ ἐκεῖνου, οὔτε προσεῖχον τὸν νοῦν ἐπελανθανόμην τε αὐτοῦ θαμά. ( Platon) 8 Οὐ γὰρ δήπου τινὶ καλλιόνι ἐνέτυχες ἄλλῳ ἔν γε τῇδε τῇ πόλει. ( Platon)9 Βούλομαι γὰρ πυθέσθαι παρ’αὐτοῦ τίς ἡ δύναμις τῆς τέχνης τοῦ ἀνδρός. ( Platon)

ἔσοιτο (optatif) futur du verbe être

πρός : pour

τῷ Κύρῳ :(Cyrus, alors qu’il était encore enfant)

ὡς ἥδιστα : le plus agréablement possible

LA FOURMI ET LA COLOMBE:

Μύρμηξ διψήσας , κατελθὼν εἰς πηγήν, παρασυρεὶς ὑπὸ τοῦ ῥεύματος, ἀπεπνίγετο . Περιστερὰ δὲ τοῦτο θεασαμένη, κλῶνα δένδρου περιελοῦσα, εἰς τὴν πηγὴν ἔρριψεν , ἐφ’ οὗ ( = sur laquelle )καὶ καθίσας ὁ μύρμηξ διεσώθη . Ἰξευτῆς δέ τις μετὰ τοῦτο τοὺς καλάμους συνθείς ( vb συντίθημι ) ἐπὶ τὸ τὴν περιστερὰν συλλαβεῖν ᾔει ( = allait ). Τοῦτο δ’ ὁ μύρμηξ ἑωρακώς, τὸν τοῦ ἰξευτοῦ πόδα ἔδακεν . Ὅ δὲ ἀλγήσας τούς τε καλάμους ἔρριψε , καὶ τὴν περιστερὰν αὐτίκα φυγεῖν ἐποίησεν

Ὁ μῦθος δηλοῖ ὅτι δεῖ τοῖς εὐεργέταις χάριν ἀποδιδόναι . Esope



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Cette feuille fait suite, sauf erreur, à la feuille n° 15 où nous avons étudié les noms en ις, εως comme πόλις. Si je me trompe, dites-le moi, afin que tout reste cohérent et que vous ayez le moins possible de lacunes ; je continuerai ce cours durant le mois de juillet, afin que vous ayez autant que possible le programme complet. Rappelez-moi donc si nous avons oui ou non étudié la déclinaison de ces noms, et aussi, si les exercices de la feuille n° 15 ont été corrigés.

Ici, vous avez, encore et toujours, des… verbes ; il convient de les connaître avec la plus grande exactitude, afin de reconnaître les formes que vous trouvez dans les textes.

Je propose que nous commencions aussi à apprendre le subjonctif ; il est facile à former : il suffit, le plus souvent, d’allonger la voyelle qui précède la désinence (et qui s’appelle, pour cette raison, prédésinentielle – et non présidentielle !!!)

Exemple : en face du présent de l’indicatif

Λύω λύεις λύει λύομεν λύετε λύουσι

Vous aurez le présent du subjonctif

Λύω λύῃς λύῃ λύωμεν λύητε λύωσι

A la 1° personne du sg, la voyelle était déjà longue, on n’a pas pu l’allonger davantage ; aussi, les 2 formes sont-elles identiques. Attention aux confusions !

A la 2° et 3° du sg, le epsilon s’est allongé en êta, et le iota s’est souscrit ; rien de plus normal !

Essayons maintenant de former le subjonctif aoriste (et changeons de verbe)

En face de l’indicatif ao (tiens, au fait, de quel verbe ? vous devez être capable de répondre à cette question sans consulter la liste de voc…)

Εἶπον εἶπες εἶπε εἴπομεν εἴπετε εἴποv

Vous aurez donc le subjonctif aoriste

Εἴπω εἴπης εἴπη εἴπωμεν εἴπητε εἴπωσι

Attention, ce sont les désinences de présent qui sont utilisées.





A QUOI SERT LE SUBJONCTIF EN GREC ?

Pas du tout comme en français ; rassurez-vous, vous n’aurez pas à réviser vos formes françaises en –assions, -assiez (vous devriez pourtant le faire !!!)

Le subjonctif grec a plusieurs emplois ; je suggère de les voir en plusieurs fois ;

Commençons par le plus simple : il sert à donner un ordre (comme en français d’ailleurs) ; par exemple, εἴπωμεν se traduira simplement par : disons !

Il existe néanmoins un impératif ; je vous suggère de l’apprendre dans la grammaire ; mais il n’existe pas à toutes les personnes : le subjonctif sert, dans ces cas-là, à donner un ordre.

Restons-en là, et abordons les exercices :



EXERCICES

phrase 1 (extrait d’un dialogue de Lucien)

γελᾷ = γελάει ; c’est un verbe contracte.

Pour cette phrase, n’oubliez pas l’usage du grec de sous-entendre des mots, en particulier, par exemple, le verbe être…

Phrases 4 et 5 : même remarques.

Phrases 2 et 3 : plus faciles, elles portent sur les participes (efforcez-vous de les traduire, non par des participes français, mais parn des subordonnées circonstancielles) et les infinitifs ; pour les comprendre, il importe de connaître parfaitement ses temps primitifs.

La fable, comme toutes les fables d’Esope, emploie abondamment le participe pour énoncer les diverses actions ; il faut traduire ces participes par de simples verbes au passé simple.

La suite demain !

mercredi 21 mars 2012

Le système verbal du grec

Une petite récapitulation générale ne fera de mal à personne... détendez-vous, ce n'est pas difficile, pour peu qu'on oublie le système français! Vous disposez de plusieurs sortes d'éléments, que vous pouvez combiner à votre guise (ou presque!): des radicaux, des désinences, une voyelle thématique... jouez à les associer!

Désinences verbales:








ε - σαι se contracte en ει
ε - σο se contracte en ου

petit glossaire…
une désinence primaire est une désinence de présent (valable pour le présent et parfois, le parfait, dont le sens se rattache à celui du présent)
une désinence secondaire est une désinence de passé (imparfait, parfois aoriste, bien que dans certains cas, l’aoriste ait ses désinences propres) ; attention, le parfait n’est pas considéré comme un temps du passé !
une formation thématique est une formation qui insère, entre le radical et les désinences, la voyelle thématique
la voyelle thématique est une voyelle tantôt de timbre – o, tantôt de timbre – ε, que l’on trouve aussi bien dans les noms et adjectifs que dans les verbes; sa présence confère à la forme le nom de formation thématique, et son absence, celui de formation athématique ; dans les verbes , elle affecte toujours l’ordre suivant: o à la 1° pers du sg, ε à la 1° et à la 3° ; o à la 1° pers du pl, ε à la 1°, o à la 3°. Dans ce tableau, la voyelle thématique est imprimée en caractères gras ; il conviendra de l’enlever pour former les formes athématiques. remarquaez bien qu’elle respecte invariablement la séquence o-e-e-o-e-o.
Thématiques Athématiques
- Présent thématique (c'est-à-dire en ω, la majorité des présents grecs) ; et l’imparfait correspondant.
- Futur sigmatique
- aoriste thématique - Présent athématique présents en μι, comme le verbe εἰμί et un petit groupe d’autres ; l’imparfait correspondant.
- aoriste sigmatique
- parfait (avec à l’actif ses désinences propres, qui ne figurent pas dans le tableau)



Le tableau présente, en couleurs chaudes (rouge et orange) les désinences primaires ; elles vous serviront à former le présent, le futur, et, au moyen seulement, le parfait ;
Par exemple, si vous voulez former un présent actif, il vous faudra,
1) le radical de présent
2) la voyelle thématique
3) les désinences rouges pour un actif, oranges pour un moyen.

Si vous voulez former un futur sigmatique (qui est de formation thématique), il vous faudra,
1) le radical du futur (à trouver dans les temps primitifs, c’est le 2°)
2) la voyelle thématique
3) les désinences rouges pour un actif, oranges pour un moyen.

En couleurs froides (vert et bleu) les désinences secondaires ; elles vous serviront à former l’imparfait, l’aoriste thématique et l’aoriste sigmatique (athématique) au moyen seulement (l’aoriste athématique sigmatique a à l’actif ses désinences propres, qui ne figurent pas dans le tableau)
Si vous voulez former un imparfait, il vous faudra ,
1) le radical de présent
2) la voyelle thématique
3) les désinennces vertes pour un actif, bleues pour un moyen

Si vous voulez former un aoriste thématique, il vous faudra,
1) le radical d’aoriste (à trouver dans les temps primitifs, c’est le 3°) ; assurez-vous cependant que ce 3° temps primitif est bien thématique !!!
2) la voyelle thématique
3) les désinences vertes pour un actif, bleues pour un moyen

Un vrai jeu d’enfant !!! c'est comme les lego: vous avez divers éléments, vous les combinez ensemble de différentes manières pour obtenir des "objets" (c'est-à-dire, ici, des formes verbales conjuguées)





Le « groupe » présent mérite bien à lui seul un petit paragraphe, vous ne croyez pas ? justement parce qu’il est constitué de 2 temps, ce qui complique un peu l’affaire…
Je sais bien que vous prenez vos cours avec régularité et précision ; cependant un petit rappel ne sera peut-être pas inutile.
Parmi les présents thématiques (ceux qui se terminent en –ω), il n’est pas inutile de distinguer 3 catégories
1) les présents en – ω pur (j’ai trouvé cette dénomination dans une antique grammaire, et je l’ai trouvée commode, alors je l’ai adoptée). Ils sont remarquables dans la mesure où ils échappent au système archaïque décrit ci-dessus, car ils sont de formation plus récente et donc il est possible, comme dans les langues modernes, de former leur futur et leur aoriste d’après leur présent !
2) les présents en – ω précédé d’une consonne ; ceux-là se conforment au système décrit ci-dessus ; ne vous hasardez pas à former vous-mêmes leur futur et leur aoriste ! il existe bien des procédés pour les former soi-même, mais attendez d’ être un peu plus chevronnés…
3) les présents contractes ; ceux-là… se contractent ! leurs présents et imparfaits sont similaires à ceux en – ω pur, à cette différence près que la voyelle finale du radical ( α, ε, ο) se contracte avec la voyelle thématique… mais vous pouvez néammoins les conjuguer sans faire la contraction, en vous réclamant d’Hérodote qui ne la fait pas ! n’ayez donc pas trop de scrupules !
En revanche pour leur futur et leur aoriste ( presque toujours sigmatique), laissez-vous guider par les temps primitifs, et procédez comme c’est expliqué au dessous du tableau !
Ex τιμάω, τιμήσω, ἐτίμησα, τετίμηκα ; il est facile de voir que τιμάω va se conjuguer comme λύω, τιμήσω comme λύσω, ἐτίμησα comme ἔλυσα!
allez, j'avoue que comme cadeau de Noël, c'est un peu mince... mais pensez au pique-nique de fin d'année, cela vous redonnera des forces!

BONNES FÊTES DE FIN D' ANNEE A TOUS!!!

infernales finales

ça ne vous est jamais arrivé à vous le gros contresens qui vous a fait prendre l'accusatif corpus ou l'accusatif pluriel exercitus pour des nominatifs masculins singuliers?
alors devant le déarroi de mes élèves, j'ai fini par rédiger un petit tableau de ces infernales finales qui ont le toupet de se ressembler toutes pour égarer la perspicacité des pauvres étudiants sans défense...

1) -US, la plus traîtresse de toutes... elle peut terminer:
a - un nominatif masculin singulier de la 2° déclinaison: dominus, i, m (n'poubliez pas que le vocatif sera domine...)
b -un nominatif/vocatif mais aussi ACCUSATIF NEUTRE singulier de la 3° déclinaison, type imparisyllabique: corpus, corporis, nt
c - un nominatif/vocatif singulier mais aussi GENITIF SINGULIER et ACCUSATIF PLURIEL masculin de la 4° déclinaison: exercitus, us, m: l'armée;
n'oubliez pas l'unique féminin de la série: manus, us, f, qui sera donc accompagné d'un adjectif féminin; ex: dextra manus (nominatif et vocatif sg)
dextrae manus (génitif sg)
dextrae manus (nominatif/vocatif pl)
dextras manus ( accusatif pl)
et le très irrégulier domus, us, f, à cheval sur 2 déclinaisons, la 2° et la 4°: pulchra domus (nominatif/voc. sg); pulchrae domus (gén. sg.); pulchrae domus (nominatif/voc. pl.); pulchras domus OU pulchras domos (acc. pl.)
d - bien sûr, vous n'oubliez pas la finale d'ablatif pl. 3°/4°/5° déclinaison: bobus (dat/abl.pl. de bos, bovis: le boeuf); omnibus (dat/abl. pl. de omnis, is, e: tout); manibus (dat/abl. pl. de manus, us, f); rebus (dat/abl. pl. de res, rei, f)
e -la 1° personne du pluriel active de tous les verbes: sumus.
f - plusieurs prépositions invariables : adversus + acc: contre; minus (adv.): moins; hactenus: jusque.

2) -UM ne se défend pas mal non plus... anodin en apparence, elle cache un piège de taille!
a- bien sûr vous pensez -et vous avez raison- aux accusatifs masc. sg. de la 2° déclinaison: bonum dominum; mais n'oubliez pas
b- le neutre de la même déclinaison, aux nominatifs/vocatif/acc. sg: templum peut être sujet! et, comble d'hypocrisie, s'il est accompagné d'un adj. imparisyllabique de la 3° déclinaison, on aura des couples du type: vetus templum, qui est au choix, un nominatif, un vocatif ou un accusatif!
c- et que dire des génitifs pluriels? tout le monde connaît les finales en -orum/-arum, vous n'êtes pas des ignares! mais... et consulum? ne le confondez pas surtout avec l'acc. consulem, car consulum est bien un génitif pluriel, comme d'ailleurs hominum, militum... et n'oubliez pas que les parisyllabiques ont un suffixe -i devant la désinence: le génitif pluriel sera en -ium dans marium, facilium, civium... à ne pas confondre surtout avec de nombreux neutres de la 2° déclinaison, comme incendium...

3) Que dire de -A!!!
a - nominatif/ vocatif féminin de la 1° déclinaison mais pas que!!!
b - il y aussi des masculins à la 1° déclinaison! certes ils se déclinent comme des féminins, mais attention! s'ils sont accompagnés d'un adjectif, celui-ci est impérativement au masculin!!!
pulcher nauta: le beau marin
firmus agricola: le robuste paysan
c - et surtout SURTOUT on n'oublie pas les NEUTRES PLURIELS de toutes les déclinaisons... aux nominatifs/vocatifs/accusatifs ils ont toujours une désinence -a:
templum, i, nt: pl templa
corpus, corporis, nt: pl corpora
mare, maris, nt: pl maria
cornu, us, nt: pl cornua
d - il y a aussi des formes verbales terminées par -a: il s'agit des impératifs de 1° conjugaison:
ambula! promène-toi!
Latinam linguam ama! aime le latin!

et pour finir, une petite chanson de Jacques Brel:

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Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis

C'est le plus vieux tango du monde
Celui que les têtes blondes
Ânonnent comme une ronde
En apprenant leur latin
C'est le tango du collège
Qui prend les rêves au piège
Et dont il est sacrilège
De ne pas sortir malin
C'est le tango des bons pères
Qui surveillent l'œil sévère
Les Jules et les Prosper
Qui seront la France de demain

Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis

C'est le tango des forts en thème
Boutonneux jusqu'à l'extrême
Et qui recouvrent de laine
Leur cœur qui est déjà froid
C'est le tango des forts en rien
Qui déclinent de chagrin
Et qui seront pharmaciens
Parce que papa ne l'était pas
C'est le temps où j'étais dernier
Car ce tango rosa rosae
J'inclinais à lui préférer
Déjà ma cousine Rosa

Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis

C'est le tango des promenades
Deux par seul sous les arcades
Cerclés de corbeaux et d'alcades
Qui nous protégeaient des pourquoi
C'est le tango de la pluie sur la cour
Le miroir d'une flaque sans amour
Qui m'a fait comprendre un beau jour
Qu' je n' serais pas Vasco de Gama
Mais c'est l' tango du temps béni
Où pour un baiser trop petit
Dans la clairière d'un jeudi
A rosi cousine Rosa

Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis

C'est le tango du temps des zéros
J'en avais tant des minces des gros
Qu' j'en faisais des tunnels pour Charlot
Des auréoles pour saint François
C'est le tango des récompenses
Qui allaient à ceux qui ont la chance
D'apprendre dès leur enfance
Tout ce qui ne leur servira pas
Mais c'est le tango que l'on regrette
Une fois que le temps s'achète
Et que l'on s'aperçoit tout bête
Qu'il y a des épines aux Rosa

Rosa rosa rosam
Rosae rosae rosa
Rosae rosae rosas
Rosarum rosis rosis


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4) -E, peut-être la pire de toutes...
en effet:
au sein de la même déclinaison (la 3°, évidemment! ), il peut représenter:
a - tantôt un ablatif sg (vous l'attendiez hein!) d'un NOM masculin ou féminin, ainsi que des neutres A CONDITION QU' ILS SOIENT IMPARISYLLABIQUES (je vous l'avais bien dit): cive de civis, conjuge de conjux, urbe de urbs, corpore de corpus
b - tantôt un nominatif/vocatif/accusatif pour les noms neutres ou les adjectifs parisyllabiques : mare, de... mare, facile de facilis, is, e;
d'où le petit quatrain:
si je suis parisyllabique
étant un neutre ou adjectif
je suis sujet, appel, objet!!!

mais un nb impair de syllabes
fait de moi- mais oui! un bel ab-
latif! que je sois ou non animé!

copyright MDZ!
c - toutes ces facéties pittoresques ne doivent pas nous faire oublier que -e peut être, tout bonnement, le vocatif sg de la 2° déclinaison: Miser Catulle, desinas ineptire!
docte dicipule, incipias sapere!
d- et les adverbes... SUR TOUT ADJECTIF EN -US (variante: -er), -A, -UM, peut être formé un adverbe correspondant en -e: docte: savamment (de doctus); aegre: péniblement (de aeger); paene: à peine; forte: par hasard...
e- les verbes ne sont pas mieux lotis; en effet, s'il est naturel de trouver à l'impératif mone ( de moneo, mones, monere), quelle surprise de voir aussi lege! lis! (de lego, is, ere); ou cape! prends (de capio, is, ere); quelle surprise!
5) -I (forme avec -E une véritable association de malfaiteurs)
en effet: -i peut être
a- le datif de tous les mots de la 3° déclinaison, bon d'accord, ça on le savait déjà; mais:
b- l'ablatif (mais si!!!) de certains d'entre eux!!! ceux bien sûr qui justement ont leur nomiatif en -e... je vous l'avais bien dit!!! en clair, il s'agit des neutres parisyllabiques, et des adjectifs de rla même catégorie; ainsi on aura à l'ablatif comme au datif : mari (de mare, is); et facili (de facilis, is, e)
c- tout à fait inattendu, les infinitifs passifs de la 3° et 5° conjugaison sont en -i; i tout seul, sans -r-; capi par exemple: être pris; ou poni: être posé; drôle d'histoire!
6) - O
a- tout le monde sait que c'est une désinence verbale de 1° personne du sg: amo, deleo, aperio; notez bien qu'elle se partage ce rôle avec -m, dans sum, dans tous les imparfaits aussi, dans les subjonctifs également.
b- personne n'ignore non plus la désinence de datif/ablatif masculin/neutre sg de la 2° déclinaison : domino, datif/ablatif de dominus, i, m; templo, datif/ablatif de templum, i, nt.
c- mais qui pense au nominatif sg de certains noms de la 3° déclinaison (presque tous féminins d'ailleurs)? oratio, orationis, f: oratio, dans une phrase, est le sujet... c'est un peu déstabilisant n'est-ce pas!
magnitudo, magnitudinis, f: la grandeur; d'ailleurs de nombreux noms en -do, -dinis sont tirés d'adjectifs; pulchritudo, de pulcher; magnitudo, de magnus; etc.
ILS SONT DONC PRESQUE TOUS FEMININS; une exception tout de même: ordo, ordinis, MASCULIN: l'ordre
d- quelques adverbes se terminent également en -o: modo (attention, n'oubliez pas qu'il signifie seulement); vero, mais.
7) -ERE
alors là, il y a de quoi perdre... son latin.
evidemment, quand vous voyez une finale en -ere, vous pensez aussitôt...
a- infinitif présent! mais bien sûr! legere, capere (c'est celui de capio, au fait...)
b- las! vous tombez un jour sur un incompréhensible (et introuvable, dans Gaffiot) interiere, ou tulere... je n'ose citer le mot que vous cherchez dans le dictionnaire, je ne veux même pas y penser! car vous êtes en fait en présence d'une 1° personne du pluriel de parfait! oui, TOUS les verbes au parfait présentent cette désinence, qui est parfaitement classique et usuelle! attention donc au radical; interi-, tul- sont des radicaux de parfait (de intereo, fero)
c-le piège se referme sur vous; vous venez de lire le paragraphe précédent, et vous rencontrez, dans un texte, venere; chouette! c'est le parfait 3° pl de venio, vous dites-vous!
eh bien non... cette fois, c'est l'ablatif de Venus, Veneris, f...
en effet le latin possède un nombre impressionnant de noms en -us, -eris, presque tous NEUTRES: funus, funeris, nt: abl. funere; munus, muneris, nt: ablatif munere.

La guerre du Péloponnèse... comme on ne vous l'a jamais racontée!

La guerre du Péloponnèse... vous ne connaissez que ça; vous avez lu Thucydide, consciencieusement; mais, la vraie histoire, la connaissez-vous?la vraie guerre du Péloponnèse, celle dont les protagoniste, Bistrodanphas et Maunocle, se livrèrent à d'effroyables sévices? Est-ce qu'on vous l'a vraiment racontée? Vous a-t-on dit toute la vérité?
Non!
Alors, si vous n'avez pas les nerfs trop fragiles et le coeur trop sensible, lisez ce qui suit... et tremblez!!!

désolée, il faut cliquer sur les images pour les agrandir...
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mercredi 18 janvier 2012

tératomachies et métamorphoses burlesques chez Lucien d Samosate

TERATOMACHIES ET METAMORPHOSES BURLESQUES
CHEZ LUCIEN DE SAMOSATE
ET QUELQUES ILLUSTRES CONTINUATEURS
(ceci est le résumé d'une conférence donnée en avril 2009 à Lucca; c'est une facétie sur l 'HISTOIRE VERITABLE de Lucien et quelques autres textes...)


Certes l'époque où vivait Lucien n'était pas particulièrement propice au rire et à la bonne humeur. Le 2° siècle en Syrie et dans tout le monde romain était un temps d’angoisses et d’interrogations métaphysiques, où florissaient des sectes de toute sorte; les prophètes, les messies, vrais et faux, abondaient. Renan, A.France dans sa délicieuse Thaïs, Saint Paul lui-même, nous en offrent des témoignages concordants. (voir Renan ; A. France ; saint paul])"Qu'on se rappelle les types réels ou ficitifs d'Apollonius de Thyane, d'Alex d'Abonotique, de Pérégrinus, de Simon de Giton. ces erreurs mêmes et ces chimères étaient comme une prière de la terre en travail, comme les essais infructueux d'un monde cherchant sa règle et aboutissant parfois, dans ses efforts convulsifs, à de monstrueuses créations destinées à l'oubli (...) le milieu du 1° siècle est une des époques les plus mauvaises de l'histoire ancienne" (Renan, Histoire du christianisme ; les Apôtres chap XVII).
En somme, c'est une ère où pullulent les visions, les miracles, les hallucinations collectives, une époque mystique et illuminée. Mais pour des esprits forts, des intelligences lucides comme celle de Lucien, ce spectacle grouillant est bien plutôt pitoyable. Il va alors s'engager dans un combat pour la vérité et contre l'hypocrisie et la folies ambiantes, combat qui prendra le visage du rire et de la dérision. Dans le dialogue de La mouche, il nous confie combien pour lui l’univers humain est ridicule, bas et mesquin; “ Ἐγὼ γὰρ ἐπειδὴ τάχιστα ἐξετάζων τὰ κατὰ τὸν βίον γελοῖα καὶ ταπεινὰ καὶ ἀβέβαια τὰ ἀνθρώπινα πάντα εὕρισκον, πλούτους λέγω καὶ ἀρχὰς καὶ δυναστείας, καταφρονήσας αὐτῶν καὶ τὴν περὶ ταῦτα σπουδὴν ἀσχολίαν τῶν ἀληθῶς σπουδαίων ὑπολαβὼν ἀνακύπτειν τε καὶ πρὸς τὸ πᾶν ἀποβλέπειν ἐπειρώμην.
"Les premiers regards que je jetai sur la vie humaine m'ayant fait voir que tout ici-bas est ridicule, misérable, sans consistance, je veux dire les richesses, les dignités, le pouvoir, le mépris que m'inspirèrent ces objets dont je considérais la recherche comme un obstacle à l'étude de ceux qui sont vraiment dignes de nos soins, me fit diriger les yeux vers la contemplation de l'univers"
L’invention d’univers parallèles et fabuleux, mais pas toujours idéaux, sert de contrepoids à l’insuffisance humaine; non qu' une création entièrement bonne, où le mal n’aurait pas de part, vienne se substituer dans l’inconscient humain à celle qui est notre lot, comme pour contenter l’aspiration frustrée à l’absolu qui existe en chacun d’entre nous, souvenir d’un temps mythique où notre âme vivait dans le monde des idées, pour reprendre la belle image de Platon; non; mais plutôt, il semble que ces chimères procèdent d’un légitime désir de montrer que le mal n’est pas un apanage de la réalité.
Lucien, Syrien, fils d'un sculpteur de statuettes et lui même ancien élève sculpteur, comme il le conte dans Le Songe, connaît bien la statuaire antique, qui souvent prend pour sujet des monstres (dieux syriens et leurs ennemis, le plus souvent en train de combattre). « Mon père faisait allusion à ces petites figurines de cire que je me plaisais à façonner, étant gosse. Une fois sorti de l'école, je prenais de la cire et la modelais de telle sorte que je créais des images de bœufs et de chevaux ; il m'arrivait même, par Zeus, de fabriquer des portraits humains !
16. Dès que la Science m'eut exposé à une telle vision et à une si fervente vénération, je revins dans ma patrie, me débarrassant entre-temps de ma pauvre tunique afin de revêtir une robe splendide. Peu après, je vis mon père, debout, et la Science lui montra, non seulement mes habits somptueux, mais aussi l'être que j'étais devenu et mon retour triomphal », écrit-il dans cet opuscule mi autobiographique, mi allégorique.
Au commencement, donc, il y eut une métamorphose…
Ayant renoncé à suivre ce glorieux destin, aurait-il couché sur le papier les créatures monstrueuses qu'il n'avait pas voulu façonner dans l'argile?
La virtuosité manuelle ne lui avait pas été donnée... en revanche, celle des mots, cette faculté jubilatoire de créer des vocables en même temps que des êtres, il l'eut plus que tout autre.
On a assez dit que Lucien n'avait pas la primeur des créatures fantastiques; toute l'antiquité en est remplie; du centaure Chiron, divin éducateur d’Hercule, aux sirènes d'Homère, du Minotaure, contrepoids tragique du Centaure, à la monstrueuse Gorgone ou aux Erynnies, pour s’en tenir au domaine gréco-romain, l’Antiquité est féconde en créatures hybrides et composites, dont la plupart d’ailleurs sont des représentations figurées de diverses instances de l’inconscient humain.
Alors, pourquoi consacrer une étude spécifique aux monstres lucianiques, et pas à tous les autres ?
C’est que ces créatures sont cohérentes d'une part, et d'autre part le nom qui les désigne est tantôt un nom propre tantôt un composé court comme celui des centaures. Cohérentes, dans la mesure où elles associent 2 êtres de taille sinon équivalente, du moins en rapport ; l’homme taureau est doublement logique, d’abord en raison du fait qu’un bovin peut être monté par un homme, et ainsi former avec lui un couple qui, dans l’imaginaire mythique, peut devenir indissociable ; ensuite, pour des raisons symboliques et mystiques, du fait de l’étroit rapport entre le bovin, domestiqué par l’homme au néolithique et devenu désormais indissociable de sa destinée, jusqu’à devenir à l’époque minoenne ( II° millénaire) un avatar de Zeus en personne. D’ailleurs, rappelons-nous en quels termes Platon, et après lui, Virgile et Ovide, flétriront les sacrifices bovins et les hécatombes .
Ces créatures ne doivent en aucun cas prêter à rire ; dans le meilleur des cas, elles sont divines (le centaure Chiron) ; dans le pire, terrifiantes (les Sirènes). C’est pourquoi les noms qui les désignent sout brefs, parfois aisément identifiables et parfois au contraire d’origine obscure.
Lucien au contraire s'applique à créer des composés interminables et burlesques, et à créer des monstres en forme d'oxymores: chez l'hippomyrmèque, il associe 2 êtres de tailles extrêmes: la fourmi (myrmex) et son "cavalier"; chez les lachanoptères (laitues volantes), il associe le règne végétal, dont Francis Ponge dira bien plus tard qu'il est "directement assumé par le sol", et le règne animal dans ce qu'il a de plus mobile et indépendant du sol, les oiseaux.
ensuite il ya toute la série des projectiles de guerre:les cenchroboles (lance-millet), les scorodomaques (bombardiers d'ail), psyllotoxotes (lance-puces). Le contraste comique ici consiste dans l’agressivité des combattants et la nature dérisoire des projectiles: grains d blé, puces, gousses d'ail (encore qu'on puisse douter du caractère pacifique des puces et de l'ail...)

ἱππομύρμηκοι: Hippomyrmèques( hommes-fourmis)

λαχανόπτεραι: Lachanoptères( laitues ailées)

κενχρόβολοι: Lance-millet

σκοροδόμαχοι: Bombardiers d’ail

ψυλλοτοξοταί: Lance-puces


Une des formes de l’humour naît aussi du travail et du jeu sur la langue ; Rabelais, en tant que Franciscain, avait traduit Lucien ( cf. Michael Andrew Screech, Oxford); à son tour, il invente des créatures burlesques dont le nom, composé, repose sur un calembour, et il peut alors se livrer au jeu classique des homoitéleutes qui ravissait les Grands Rhéteurs d’Athènes
« Riflandouille rifloit Andouilles: Tailleboudin tailloit Boudins ».
Le même procédé se retrouve dans la Bande Dessinéede Macherot (Dupuis éd.), Sibylline « ces affreux freux »





Un dessinateur facétieux a réutilisé ces hippogypes et hippomyrmèque dans une Bande Dessinée qui reste pour l’instant un peu confidentielle, et où il s’inspire largement de l’Histoire vraie de Lucien, mais aussi, en une sorte de raccourci hardi,du Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, descendant naturel de Lucien par l’intermédiaire du Cyrano du XVI° siècle…
Il s’agit du récit intitulé De cape et de crocs, de Ayroles et Masbou (Delcourt éd.)

HIPPOMYRMEQUES:


HIPPOGYPES:


2- quoi de plus intéressant, pour mettre en valeur ces aimables monstres, que de les voir se livrer bataille mutuellement? les personnages comiques sont mieux appréciés au cours d'un combat, parce que la guerre est le propre de l'homme... comme le rire, et que les deux s'accordent le plus souvent (et puis, parce qu'il faut bien aussi exorciser cette nécessité que l'homme éprouve à massacrer son semblable, à s'en glorifier et à s'en sentir coupable).
Or, dans l'univers imaginaire de lucien, l'homme n'a pas de place, les créatures sont toutes animales. Les créations humaines ont également disparu: plus de casques, d'armures; à leur place, des haricots ou des lupins (Lucien nous fournit même un patron explicatif, pour le cas où le lecteur souhaiterait se confectioner une cotte de mailles en lupin):
" les cuirasses, disposées par écailles, étaient faites de cosses de lupins cousues ensemble, et dont la peau était aussi impénétrable que de la corne ."
Notons néammons qu'excepté l'absence de l'homme et de ses produits, la scène est très réaliste: " l'aile droite était occupée par les Hippogypes et par le roi, entouré des plus braves combattants au nombre desquels nous étions ; à l'aile gauche les salades ailées et au centre les troupes alliées , chacune à son rang.
« Et les araignées avaient tissé une toile entre la lune et l'étoile du matin », réalisant ainsi la folle entreprise de Xerxès qui fit construire un pont reliant l'Europe et l'Asie. Plus généralement d'ailleurs l'Histoire vraie est une parodie de l'Odyssée ; mais on voit ici que Lucien ne dédaigne pas d’ emprunter sa matière dans l’histoire, ce qui justifie probablement le titre qu’il donne à son œuvre d’histoire vraie.
A son tour, Rabelais mettra en scène quelqus inoubliables gigantomachies ou tératomachies;
" ce cervelat écervelé, courrurent Andouilles sus Gymnaste, et le terrassaient vilainement, quand Pantagruel acourut le grand pas au secours. Adoncques commença le combat Martial pelle melle. Riflandouille rifloit Andouilles: Tailleboudin tailloit Boudins. Pantagruel rompoit Andouilles au genoil, Frère Ian se tenoit quoy dedans sa Truye tout voyant & consyderant, quand les Guodiveaulx qui estoient en embuscade sortirent tous en grand effroy sus Pantagruel."
(Quart livre).


Les armes elles-même sont végétales: " ils lançaient de très loin avec des frondes des radis énormes et se servaient de champignons comme boucliers."
Or une des caractéristiques de la littérature enfantine, conte ou Bande Dessinée, est précisément la rectification de l'univers par la "purification des espèces" (élimination de l'homme, hormis le héros) et le remplacement des créations de l'homme ( dont il est si fier) par des végétaux: Blanche neige , dans la version de Walt Disney, parle aux animaux de la forêt et devient leur amie:


les schtroumpfs, quant à eux, vivent dans des champignons:

Sibylline combat les freux (corbeaux) à coups de navets:


La création d'un univers purgé de l'homme passerait alors par un retour au stade pré-édénique où le héros (resté enfant) se réapproprie la création.









3 - la métamorphose n'est qu'une modulation de la créature composite; la différence est d'ordre spatio-temporel; la métamorphose présente une conglomération dans le temps, le monstre, dans l'espace.
De même que les monstres composites ne sont pas une création de Lucien, de même, la métamorphose et un thème traditionnel non seulement de la littérature mais aussi de la spiritualité antique. C'est ainsi que, parodiant les croyances des cultes à mystères ( Eleusis, Dionysos, orphée, ) selon lesquels l'homme était assujetti à subir la "roue des naissances" si l'initiation ne venait pas l'en délivrer, il imagine à son tour des métamorphoses burlesques, comme la transformation de Pythagore en coq, et qui plus est, suprême dérision, en coq picorant... des fèves! Mais la métamorphose Lucianienne est une métamorphose inversée, car, contrairement à la tradition antique où la victime (Arachné la brodeuse par exemple) va prendre la forme d’un animal doué de la même particularité que lui (l’araignée), ici le pauvre Pythagore se voit affligé d’une incarnation bavarde et criarde (pour contredire la règle pythagoricienne du silence), aux couleurs éclatantes ( pour contredire la règle de frugalité et de sobriété) et qui plus est, gavé de fèves. Mais loin de se plaindre, notre philososphe, tout gonflé d’auto suffisance et de fatuité, explique que cette métamorphose ne lui est pas dommageable à partir du moment où elle s’inscrit dans le temps « C'est que tu ne connais, Micyle, ni les motifs de ma conduite ni les devoirs relatifs à chaque condition. Quand j'étais Pythagore, je ne mangeais pas de fèves, parce que j'étais philosophe; mais aujourd'hui, j'use de cette nourriture qui convient à la volaille et qui ne nous est pas interdite. » ...

Avec un iconoclasme qu’on ne saurait se dissimuler, Lucien s’en prend plus volontiers aux dieux, aux rois et aux philososphes.
C’est pourquoi, au delà du procédé purement comique, il y a dans cet acharnement une véritable dérision du sacré.
En littérature, la métamorphose oscille constamment entre la terreur et le rire . Dans le 1° cas, elle n’est que l’expression du châtiment divin: Zaphora (pour sortir du domaine i.e) transformée en statue de sel pour avoir désobéi, Marsyas en rivière, pour ne citer que ces exemples. Les dieux exercent ainsi leur pouvoir sur les hommes, car ils ont toute puissance sur leur enveloppe corporelle, en souvenir du temps où ils le façonnèrent dans une motte de terre glaise.
Plus tard, la fable populaire reprendra à son compte cet effet de terreur et on verra des princes métamorphosés en crapauds ou en oiseaux (dans le conte russe de Finist, le beau faucon), des princesses en grenouille dans un conte hongrois,
Mais si l’on évacue toute croyance en une divinité transcendante, alors ce ressort tragique devient ressort comique. La dérision est aussi dans ce cas une arme très efficace pour exorciser (c’est le cas de le dire...) l’antique terreur que tout homme porte en lui, car toute vie est sujette à métamorphose: le bébé joufflu devient un vieillard caduc, et dans un colloque sur l’humour il ne sera peut-être pas déplacé de citer Raymond queneau chanté par Juliette Gréco!
"Très sournois s'approchent
La ride véloce
La pesante graisse
Le menton triplé
Le muscle avachi" (1)

Mieux vaut en rire....

(1) Si tu t’imagines
Paroles de Raymond Queneau
Chanté par Juliette Greco

si tu t'imagines
si tu t'imagines
fillette fillette
si tu t'imagines
xa va xa va xa
va durer toujours
la saison des za
saison des za
saison des amours
ce que tu te goures
fillette fillette
ce que tu te goures

si tu crois petite
tu crois ah ah
que ton teint de rose
ta taille de guêpe
tes mignons biceps
tes ongles d'émail
ta cuisse de nymphe
et ton pied léger
si tu crois petite
xa va xa va xa
va durer toujours
ce que tu te goures
fillette fillette
ce que tu te goures
les beaux jours s'en vont
les beaux jours de fête
soleils et planètes
tournent tous en rond
mais toi ma petite
tu marches tout droit
vers sque tu vois pas
très sournois s'approchent
la ride véloce
la pesante graisse
le menton triplé
le muscle avachi

allons cueille cueille
les roses les roses
roses de la vie
et que leurs pétales
soient la mer étale
de tous les bonheurs
allons cueille cueille
si tu le fais pas
ce que tu te goures
fillette fillette
ce que tu te goures!!!

jeudi 29 septembre 2011

la civilisation minoenne

les hellénistes se souviennent de cette heure de cours consacrée à l'art des Minoens et des mycéniens; Lawrence avait même mis en fond d'écran de l'ordi un rhyton zoomorphe en or massif! c'est les étudiants de BTS qui ont dû être surpris le lendemain matin...


Alors pour que tout le monde puisse en profiter, et mettre en fond d'écran à la maison un rhyton zoomorphe en or massif, ou la belle Parisienne par exemple, voici quelques une de ces images:


1- ART MINOEN
vous vous souvenez sans doute que le rhyton est un verre sans pied, que l'on doit donc vider d'un seul trait pour pouvoir le poser sur la table; en voici un, en terre cuite,à tête de taureau; vous vous souvenez de l'importance du culte du taureau chez les crétois; il domine même toute leur civilisation, puisqu'il est impliqué dans la légende du roi Minos, ainsi que dans celle d'Europe:






















voici maintenant une ravissante coupe à boire:



























la civilisation minoenne excellait par ses fresques murales aux couleurs éclatantes, et débordant de mouvement, de grâce et de joie de vivre; on voit ici une cérémonie religieuse, des danseurs et des lutteurs un peu androgynes (remarquez la finesse de leur taille), des poissons, des taureaux:

































Je vous présente maintenant la célèbre et ravissante "parisienne", ainsi surnommée à cause de son air mutin et effronté, carctéristique des Parisiennes! Voyez comme son maquillage est soigné, et sa coiffure sophistiquée! son oeil, de face, sur un visage de profil, est directement inspiré de l'art égyptien.









































Les abeilles constituent un sujet de choix; peut-on parler d'un culte de l'abeille? peut-être pas, mais il ne faut pas oublier que le miel est une des ressources naturelles de la Grèce; on voit ici un pendentif en or représentant 2 abeilles affrontées; et un étonnant chaton de bague (grossi bien sûr) sur lequel les danseuses... sont des abeilles à corps humain! leurs seins proéminents les assimilent à des divinités de la fécondité, cependant que leur taille étranglée (oserai-je risquer une plaisanterie... taille de guêpe!) fait très nettement penser aux déesses babyloniennes, rappelées aussi par la maîtresse des fauves, que vous verrez plus bas:




































Cette divinité féminine fait en effet penser à la "maîtresse des fauves" mésopotamienne; c'est peut-être Cybèle, déesse de la fécondité, qui régnait sur l'Ida. Sa poitrine généreuse et nue en fait une déesse de l'allaitement; elle brandit dans chacune de ses mains un serpent, bien connu pour être un symbole phallique, de fécondité masculine.Cette petite statuette est en ivoire.

réponse des quizzes

  • i est l'impératif du verbe aller: eo, is, ire, ii, itum; il signifie donc "va"; de ce fait, il est également le mot le plus court de la langue latine...
  • tune est l'agglomérat de tu ( toi) et de la particule interrogative 'ne'; il signifie "est-ce que tu"; il n'ya pas de prénom masculin tunus...
  • quidem est un adverbe invariable; il signifie "certes, sans doute"; il est souvent en corrélation avec sed: quidem... sed= bien sûr... mais d'autre part; quant il est précédé (de près ou de loin) de NE, il signifie "même pas"; attention à ne pas le confondre avec quidam: quelqu'un!!!
  • temere est un adverbe invariable signifiant "au hasrd, à l'aventure, sans refléchir"; l'infinitif du verbe craindre est timeo, times, TIMERE!!!
  • modo est un adverbe qui signifie "seulement"; c'est aussi l'ablatif de modus, i, m: manière; dans ce cas il est accompagné d'un adjectif.
  • profecto signifie certes, assurément, et c'est un adverbe; mais ce peut être aussi le datif/ablatif de profectus, a, um, qui est le participe du verbe proficiscor: partir; profectus signifie "parti"
  • misere peut être le parfait 3° pl de mitto, is, ere, MISI, missum; ou un adverbe formé sur l'adjectif miser: misérablement. ATTENTION, j'ai lu une réponse "vocatif"; miser a pour vocatif miser, ces noms et adjectifs en -er, bien que faisant partie de la 2° déclinaison, ont le vocatif sg identique au nominatif
  • munere est l'ablatif de munus, muneris, nt (= fonction, cadeau)
  • interiere est le parfait 3° pl du verbe intereo, is, ire, INTERII, interitum: mourir
  • La lune blanche Luit dans les bois; De chaque branche Part une voix, Sous la ramée: Paul Verlaine
  • Certe edopol, quom illum contemplo et formam cognosco meam. Quem ad modum ego sum - saepe in speculum inspexi -, nimis similest mei!: Plaute (Amphitryon) traduction: ah mais c'est sûr, quand je la vois et que je pense à mon visage tel qu'il est (car je me suis souvent admirée dans mon miroir), mais elle me ressemble trop!
  • Seigneur, Vous m'avez fait puissant et solitaire...: Alfred de Vigny (Moïse)
  • allez venez Milord, vous avez l'air d'un môme, laissez vous faire milord, venez dans mon royaume! c'est bien sûr Edith Piaf qui chantait cette chanson, mais les paroles sont de Georges Moustaki
  • Hélas ! laissez les pleurs couler de ma paupière,Puisque vous avez fait les hommes pour cela !: victor Hugo (à Villequier)
  • l'Histoire est un éternel recommencement: Thucydide
  • elle poussait un petit cri, fermait entièrement les yeux , et brusquement, elle avait l'air de s’efforcer de réprimer, d'anéantir un rire qui, si elle s'y fût abandonnée, l'eût conduite à l'évanouissement.: Marcel Proust
  • Suave, mari magno turbantibus aequora ventis: ces 2 vers, considérés comme la devise épicurienne, sont de Lucrèce; ils signifient: qu'il est doux, lorsque la mer est grosse et que les vents déchaînent les flots,de rester sur lerivage à contempler la terible épreuve d'autrui
  • Je suis un gars bien ordinaire...: très belle chanson de Robert Charlebois
  • Fugitive beautéDont le regard m’a fait soudainement renaître,Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?: charles Baudelaire (à une passante)
  • Que les peuples seront heureux quand les rois seront philosophes et quand les philosophes seront rois!: Denis Diderot
  • Le métro berlinois est de la même couleur que le manteau de Martine: c'est à la perspicacité d'Yveline Klein que nous devons cette stupéfiante remarque!
  • L'Éternel Dieu dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul: la Genèse
  • Nous étions quatre bacheliers...: c'est le 1° vers d'une jolie chanson peu conue de Georeges Brassens
  • εὔρηκα!!!: Archimède bien sûr!
  • Certe edopol, quom illum contemplo et formam cognosco meam. Quem ad modum ego sum - saepe in speculum inspexi -, nimis similest mei!: Plaute (Amphitryon) traduction: ah mais c'est sûr, quand je la vois et que je pense à mon visage tel qu'il est (car je me suis souvent admirée dans mon miroir), mais elle me ressemble trop!
  • La lune blanche Luit dans les bois; De chaque branche Part une voix, Sous la ramée: Paul Verlaine
  • Seigneur, Vous m'avez fait puissant et solitaire...: Alfred de Vigny (Moïse)
  • allez venez Milord, vous avez l'air d'un môme, laissez vous faire milord, venez dans mon royaume! c'est bien sûr Edith Piaf qui chantait cette chanson, mais les paroles sont de Georges Moustaki
  • Hélas ! laissez les pleurs couler de ma paupière,Puisque vous avez fait les hommes pour cela !: victor Hugo (à Villequier)
  • elle poussait un petit cri, fermait entièrement les yeux , et brusquement, elle avait l'air de s’efforcer de réprimer, d'anéantir un rire qui, si elle s'y fût abandonnée, l'eût conduite à l'évanouissement.: Marcel Proust
  • Fugitive beautéDont le regard m’a fait soudainement renaître,Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?: charles Baudelaire (à une passante)
  • Suave, mari magno turbantibus aequora ventis: ces 2 vers, considérés comme la devise épicurienne, sont de Lucrèce; ils signifient: qu'il est doux, lorsque la mer est grosse et que les vents déchaînent les flots,de rester sur lerivage à contempler la terible épreuve d'autrui
  • l'Histoire est un éternel recommencement: Thucydide
  • Je suis un gars bien ordinaire...: très belle chanson de Robert Charlebois
  • Que les peuples seront heureux quand les rois seront philosophes et quand les philosophes seront rois!: Denis Diderot
  • Le métro berlinois est de la même couleur que le manteau de Martine: c'est à la perspicacité d'Yveline Klein que nous devons cette stupéfiante remarque!
  • L'Éternel Dieu dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul: la Genèse
  • Nous étions quatre bacheliers...: c'est le 1° vers d'une jolie chanson peu conue de Georeges Brassens
  • εὔρηκα!!!: Archimède bien sûr!