jeudi 2 décembre 2010

la formation de l'aoriste moyen

Nous ne parlons pas du passif, n'est-ce pas; ce dernier, vous le savez, est différent du moyen précisément à l'aoriste et au futur.
Former un aoriste moyen est tout aussi simple que de former un aoriste actif;
Comme à l'actif, il y a 2 aoristes: le sigmatique, caractérisé par la syllabe - σα-;
et le thématique, caractérisé par la présence d'une voyelle thématique, toujours dans le même ordre: ο ε ε ο ε ο; et les désinences de l'imparfait, qui, au moyen, sont les mêmes que celles de l'aoriste!!! LA CHANCE!!!
il faut



Ce qui nous donne, dans le cas d'Alexandre qui délie SON cheval:
ἐ λυ σά μην
ἐ λύ σα σο... aïe... j'ai juste oublié de vous dire...... (1)
ἐ λύ σα το
ἐ λυ σά μεθα
ἐ λύ σα σθε
ἐ λύ σα ντο

(1) ... oublié, non... je l'ai fait exprès! (j'ai honte!) bref, je ne vous ai pas dit que sigma, phonème débile, dans cette position intervocalique, disparaît sans laisser de traces... laissant en contact α et ο, qui s'aiment tellement qu'ils se ... contractent en ω!!! et donc, à la place de ἐλύσασο , on aura ἐλύσαο, et enfin ἐλύσω! hum hum, limpide, n'est-ce pas...!
pas d'"inquiétude, vous ne rencontrerez pas cette forme lors du CB!

et, pour un verbe comme γίγνομαι, γενήσομαι, ἐγενόμην, γέγονα: (celui-ci est entièrement, et TOUJOURS, moyen, pour la simple raison qu'il signifie devenir... n'est-ce pas le type même de l'action intériorisée!!!)
Vous prenez donc le 3° temps: c'est lui, l'aoriste; une rapide observation vous permettra de remarquer qu'il ne présente pas la syllabe -σα-, mais la voyelle thématique; alors, allez-y: prenez son radical d'aoriste: γεν-;
vous n'oubliez pas, bien sûr, l'augment: ἐ γεν
puis, la voyelle thématique, dans l'ordre indiqué, et que vous devez retenir PAR COEUR!
et les mêmes désinences que pour l'aoriste sigmatique!
ce qui vous donne:
ἒ γεν ό μην
ἐ γέν ε σο aïe aïe aïe... vous allez finir par m'accuser de mauvaise foi... :-( (2)
ἐ γέν ε το
ἐ γεν ό μεθα
ἐ γέν ε σθε
ἐ γέν ο ντο

FACILE NON?

(2) euh oui, à vrai dire, sigma ici aussi a un mauvais comportement... étant intervocalique, il disparaît sans explications... laissant an contact ε et ο, qui, comment dire? se... contractent en ou! donc, vous lirez la forme ἐγένου!!!!!
courage!

ah!
si jamais vous avez des questions, des problèmes,

... n'hésitez pas: la rubrique commentaires est faite pour cela! j'y répondrai quotidiennement, et à la rentrée, nous reverrons ensemble cette joyeuse conjugaison!
et surtout, pensez à vous reporter au tableau publié juste en dessous!

dimanche 27 juin 2010

corrigé des exercices


Le corrigé complet des exercices de la 1° série est arrivé!
Dites-moi si ces exercices vous sont utiles, si vous avez des problèmes, si vous en voulez d'autres!!!
suivez attentivement le blog, une BD arrive dans ... les heures qui viennent...
et d'autres exercices si vous en voulez!
N'hésitez pas à me dire ce qui vous est le plus utile!
pour les corrigés: cliquez sur le lien en haut de la page.

jeudi 24 juin 2010

cahiers de vacances...

voici les tout nouveaux exercices de vacances!!!
ils sont de 2 sortes: 1) des exercices d'assouplissement morphologique, destinés à vous aider à mieux maîtriser les déclinaisons et conjugaisons; 2) des petites (ou grandes...) phrases, les unes de ma composition, les autres, paraphrases d'auteurs, et enfin de vraies phrases d'auteurs!
Vous trouverez les corrigés à la suite.
1° SERIE

A- EXERCICE PRÉLIMINAIRE: DIVERTISSEMENT MORPHOLOGIQUE
Avant toute chose, révisez vos déclinaisons et conjugaisons (aidez-vous du tableau des désinences ci dessous)
voici une série de mots;
1- classez-les en 3 colonnes: noms, adjectifs, verbes.
2- pour la 1° colonne (noms) indiquez le cas, ajoutez l'article correspondant, et employez la forme dans une courte phrase grecque
- pour la 2° colonne (adjectifs): donnez le genre, le nombre, le cas; formez un groupe article/adjectif/nom (de votre choix), en gardant le cas; traduisez le groupe
- pour les verbes: indiquez le temps, la personne, la voix (active, passive, moyenne); donnez les 4 radicaux du verbe, traduisez (le tout, sans dictionnaire)
ἐγένου καλόν ἀγαθά
γένους κάλλων ἐγνωκα
καλούς ἐκέλευον ἐγέλασα
μικροῦ ἔτεκον γυναῖκα
πολλοῦ κωλύων γέγονα
πόλεως ἔνεγκον γράμματα

τίκτει κρύπτεις δεινάς
κινήσει φύσεις ἐδάκρυσαs
ἔτικτει ἀληθεῖς θείας

Β- EXERCICES DE LA SUITE DU COURS

1 Τὸ δένδρου κάλλος ἐστὶ τόδε • κλάδοι εὐγενεῖς καὶ κομὴ πολλὴ καὶ ῥίζαι βαθεῖαι. 2 Ἐν τούτῳ τῷ τόπῳ ἦν ἡ γῆ πεδίον ὁμαλόν. 3 ὅδε ὁ βίος σκιᾶς πάροδός ἐστιν. 4 Δαρεῖος καὶ Ἀλέξανδρος ἀντιτετάγμενοι ἦσαν• τοῦδε μὲν τοῦ ἄνακτος ἀνδρεῖοι καὶ ἰσχυροὶ ἦσαν οἱ στρατιῶται, ἐκείνου δὲ δειλοὶ καὶ μαλακοί.

ΔΙΟΓΕΝΗΣ . Τί δακρύεις, τηλικοῦτος τελευτήσας; ἦ που βασιλεύς τις ἦσθα;
ΠΤΩΧΟΣ . Οὐδαμῶς .
Δ . Ἀλλὰ σατράπης;
Π . Οὐδὲ τοῦτο .
Δ . Ἀλλ’ οὖν ἐπλούτεις;
Π . Οὐδὲν τοιοῦτον • ἀλλ’ ἔτη μὲν ἐγεγόνη ἀμφὶ τᾶ ἐνενήκοντα •βίον δὲ ἄπορον ἔζων, εἰς ὑπερβολὴν πτωχὸς ὤν, ἄτεκνός τε προσέτι καὶ χωλός .
Δ . Εἶτα τοιοῦτος ὢν ζῆν ἤθελες;
Π . πῶς δ’ οὔ; ἡδὺ γὰρ τὸ φῶς .
Δ . Νὴ τὸν κύνα, παραπαίεις, ὦ γέρον.
Lucien.

mardi 15 juin 2010

LE COMIQUE DE PLAUTE .

(Amphitryon v. 290 à 462)


(PLAN :
jeux de mots et calembours
le sosie ou la répétition
je est un autre ou la liberté et l’illusion)

Le théâtre de Plaute était destiné non à une élite intellectuelle (comme c’est plus ou moins le cas aujourd’hui) mais à un public populaire et mêlé, fondant ainsi une tradition qui trouvera son expression la plus achevée au siècle classique, avec cette épreuve décisive que constituera pour un Molière ou un Racine le verdict du parterre.
C’est pourquoi les ressorts comiques de ses pièces sont essentiellement auditifs : calembours, jeux de mots facilement accessibles à un public bruyant et pas toujours attentif ; et visuels : la situation insolite que constitue par exemple le dédoublement Sosie-Mercure est très bien faite pour fixer l’attention. Mais au-delà de ces formes élémentaires, le poète fonde le rire du spectateur sur une postulation fondamentale de l’être : si je ne suis pas ce que je suis, alors, qui suis-je ?

Les jeux de mots et calembours.
Cette forme de comique est la plus élémentaire et la plus grossière. Elle est
accessible à tout spectateur dès lors que le sens des mots mis en cause lui est connu. Elle se fonde sur la théorie saussurienne du signe linguistique : le lien qui unit le nom et le concept étant arbitraire, le rapprochement de 2 mots quasi homophoniques (verbero/verbero ; Sosia/socius) n’entraîne normalement pas d’alignement des concepts. Le rapprochement provoque alors dans l’esprit la rupture d’un parallélisme, dont le caractère inattendu déclenche le rire (ainsi, la similitude phonique entre Quintus – le prénom- et quintus –le cinquième- entraîne de façon inattendue la métamorphose de Sosie en 5° victime etc.)
L’homophonie Sosia/ socius laisse attendre un parallélisme entre le personnage de Sosie et un associé imaginaire.
Le cas de verbero est encore plus net : un mot unique fait naître dans l’esprit deux concepts : « pendard » et « je te frappe ».
Un autre procédé consiste à prendre au pied de la lettre un cliché ; ainsi au v. 332, nescioquem loqui… Sosiaest (« je ne sais qui a parlé… je m’appelle Sosie, et non Jenesaisqui ») ; au v. 325 :vox advolavit… qui non alas intervelli ( « une voix vole à mes oreilles… que ne lui ai-je coupé les ailes ! »). au v.309 / pugnos edet… non placet… esse ( « il goûtera mes poings… merci, je n’ai plus faim, j’ai déjà goûté »). L’homme qui, ignorant l’arbitraire du signe, prend au sens propre une expression figée, est un naïf, comme le montrera plus tard Voltaire avec Candide. C’est un simple d’esprit. Or, le simple d’esprit fait rire. Sosie provoque le rire parce que c’est un esprit peu évolué, infantile.
Parfois même la métaphore est filée, et le quiproquo rebondit ; le jeu se complique ; au v. 367 :
- advenisti… consutis dolis
tunicis consutis… advenio
pedibus, non tunicis venis.

Ici la confusion joue non seulement sur les sonorités, mais également sur les valeurs syntaxiques de l’ablatif. La scène évolue vers l’absurde complet ; mais ce procédé est déjà proche de celui de la répétition.


Sosie ou la répétition
Bergson, dans son essai sur Le Rire, a longuement analysé la vis comica du procédé de la répétition. Or ce procédé est ici employé sous 2 formes. Tout d’abord, la répétition d’une situation qui, prise isolément, n’aurait rien de particulièrement comique (voyez Chaplin dans Les Temps modernes). C’est ce que Bergson appelle « le diable à ressort » : on aplatit le diable, il se redresse. De même, chaque fois que Mercure interroge Sosie, et que ce dernier répond « je m’appelle Sosie » (et comment pourrait-il répondre autre chose !), Mercure l’assomme en commentant son geste d’un « vapula ! » vengeur. C’est le jeu un peu cruel du chat et de la souris. Mercure sait qu’il aura toujours le dessus. Sa nature divine lui donne la placidité nécessaire pour mettre au point cette petite comédie. Mais le spectateur, loin de prendre en pitié Sosie, se réjouit de le voir ainsi transformé en punching ball, chosifié pour ainsi dire. C’est que Sosie, en devenant le jouet de Mercure, a perdu son humanité. Il ne peut plus nous émouvoir.
La répétition ne joue pas seulement sur la situation, mais sur l’identité même des personnages : Sosie, qui est seul au début de la scène, se trouve, à l’arrivée de Mercure, pour ainsi dire tiré en double exemplaire. Le personnage de Sosie, qui n’avait rien de particulièrement comique en lui-même, devient sujet de rire de par son dédoublement. « Deux visages semblables, dont aucun ne fait rire en particulier, font rire ensemble par leur ressemblance » : C’est Pascal qui nous fournit la clef de cette 1° scène. Voici comment Bergson commente cette Pensée et cette situation de dédoublement : « nous soupçonnons du mécanique derrière le vivant ». sosie accentue cet effet en ne ménageant pas à son double son admiration devant sa carrure impressionnante : « quantus et quam validus est ! », alors que lui-même reconnaîtra plus loin : « sura, pes, statura… totus ; tam consimilist atque ego » (il me ressemble comme 2 gouttes d’eau) (V. 444)

je est un autre ou la vérité et l’illusion
En réalité, cet effet mécanique se double d’un autre, beaucoup plus intéressant : Mercure ne se contente pas d’emprunter les traits de Sosie et de présenter au spectateur une paire, un parallélisme irréprochable, il fait plus : il prétend réduire cette paire à l’unité en absorbant la personne de Sosie. En d’autres termes, il prétend nier son existence : audes Sosiam esse dicere, qui ego sum ? ego sum, non tu, Sosia . (v.373). c’est ce passage du simple au double, puis du double à l’unique qui provoque le rire du spectateur, non seulement parce qu’à ce mirage du « je est un autre », Sosie sent sa raison vaciller, et que la démence est toujours proche du comique ; mais aussi parce que ce va et vient fonde l’illusion et le jeu entre le mensonge et la vérité.
Cette scène pose le problème de l’identité et de son sérieux : qui me garantit que je suis moi, sinon moi-même ? et si autrui vient m’affirmer qu’il est lui-même « je », comment ne pas le croire puisque ce pronom (ego) possède la particularité de ne pouvoir s’appliquer qu’à celui qui parle, qu’il rend par là même unique ? « je » ne peut être que celui qui dit « je », et il est unique au monde ; les autres s’appellent « tu », ou « il ». Dès lors que « tu » devient « ego » , que l’unique devient multiple, la confusion règne dans les esprits. Elle est à son comble au v. 378 : ego sum Sosia ille, quem tu dudum esse aiebas mihi (c’est moi en réalité qui suis ce Sosie, que tu prétendais être tout à l’heure) ; ou au v. 343 : tu negas med esse ? (tu prétends que ce n’est pas moi ?)
L’utilisation du pronom sujet «facultatif « tu » est plus que jamais signifiante !
La logique imparable de l’ argumentation de Mercure (je dis « je », donc je suis « je ») finit par désrçonner Sosie lui-même. Il veut bien être qui on voudra, puisqu’il est désormais dépouillé de son « je » : - qui nunc vocare ?
- nemo, nisi quem jusseris
( comment t’appelles-tu maintenant ? – comme tu veux)
Le dément qui se prend pour César nous fait rire. Ainsi de Sosie.
Mais si Sosie n’est plus sûr d’être lui-même, quelle vérité peut désormais résister au doute ? la scène comporte tout un jeu sur la vérité et le mensonge. Parfois, dans sa bêtise, Sosie en est la victime : il joue avec le feu au v. 344 :
- verbero !
mentiris nunc ! et jam faciam, ut verum dices dicere!
Quid est opus? Répond Sosie ; en effet, quel besoin avait-il de provoquer cett périlleuse mise au point ?
Mais la vérité, elle, est d’une autre nature que le « je ». Elle est universelle, et il ne suffit pas de dire « verum dico » pour dire le vrai. Aussi Mercure va-t-il devoir fournir des preuves de ce qu’il avance.
S’il est bien l’esclave d’Amphitryon, et celui qui l’a suivi au combat, il doit pouvoir raconter ce combat. Ce qu’il fait sans omettre un seul détail, à la stupéfaction du vrai Sosie. Il ne faut chercher ici aucune vraisemblance (n’oublions pas que Mercure est un dieu).
Le comique vient de ce que Mercure, après avoir pris l’apparence de Sosie et l’avoir dépouillé de son identité, lui dérobe jusqu’à son propre logos : son discours, sa pensée, et même ses souvenirs. Et voilà le pauvre Sosie, « voyageur sans bagages », enveloppe vide, condamné à errer dans le monde des vivants comme un exilé parmi ses semblables. Ce qui provoque son monologue échevelé et dément, en tout point comparable à celui d’Harpagon : ubi ego perii ? ubi immutatus sum ? ubi ego formam perdidi ?

N'y a-t-il point quelque danger à contrefaire le mort? demanadait naïvement Argan. La réalité est-elle si fragile, si évanescente, qu'une simple pirouette réussit à la dissiper? En un mot, qu'importe qu'on soit imaginaire, pourvu qu'on soit malade, qu'importe que Mercure ne soit pas réellement Sosie s'il affirme qu'il l'est!La réalité n'est-elle, comme le suggère Diderot, que le produit de notre imagination? Jupiter est-il réellement devenu le mari d'Alcmène? oui, si l'on en croit toute l'Antiquité; tout était programmé pour que naquît Hercule. Pourtant cette scène entre Sosie et Mercure est parfaitement originale chez Plaute, qui avait pressenti tout l'effet comique qu'on pouvait tirer de la situation. Mais la reflexion qu'il fait naître est bien au-delà du rire; elle confine même à l'angoisse.

samedi 22 mai 2010

vases grecs




AMPHORE




DINOS


CRATERE


HYDRIE


















Aryballe en forme de phallus:





mercredi 21 avril 2010

Berlin 2010

Après mes aventures berlinoises et aéroportuaires, voici une sélection de quelques photos...


bon il est clair que cet article ne s'intègre pas vraiment dans la logique du blog, qui se veut avant tout un blog de travail... mais pouvait-on passer sous silence cet inoubliable voyage? J'espère que mes lecteurs extérieurs à la classe de HK me pardonneront de n'avoir pas su raccrocher ces souvenirs de moments bien agréable à des détails antiques, ni dans l'étymologie de nom de Berlin (qui n'est décidément pas latine...) ni dans son histoire, puisque Berlin ayant été fondée au XIII° siècle a su échapper à la folie conquérante de César...


Tout au plus puis-je vous proposer quelques lignes de Tacite sur la Germanie, et un petit jeu culturel: les légendes (sauf une) ne sont pas de moi; aprè-s les photos, vous trouverez une liste d'auteurs; essayez de rendre à son auteur chaque citation! Réponse (et traduction des phrases latines) dans la réponse des quizz!


UNE VISION PREMONITOIRE?

Ipse eorum opinionibus accedo, qui Germaniae populos nullis aliis aliarum nationum conubiis infectos propriam et sinceram et tantum sui similem gentem exstitisse arbitrantur. Unde habitus quoque corporum, tamquam in tanto hominum numero, idem omnibus: truces et caerulei oculi, rutilae comae, magna corpora
Du reste je me range à l'avis de ceux qui pensent que le sang des Germains ne fut jamais altéré par des mariages étrangers, que c'est une race pure, sans mélange, et qui ne ressemble qu'à elle-même. De là cet air de famille qu'on remarque dans cette immense multitude d'hommes : des yeux bleus et farouches ; des cheveux roux ; des corps d'une haute stature....


Nullas Germanorum populis urbes habitari satis notum est, ne pati quidem inter se iunctas sedes. Colunt discreti ac diuersi, ut fons, ut campus, ut nemus placuit. Vicos locant non in nostrum morem conexis et cohaerentibus aedificiis: suam quisque domum spatio circumdat, siue aduersus casus ignis remedium siue inscitia aedificandi.
On sait assez que les Germains ne bâtissent point de villes ; ils ne souffrent pas même d'habitations réunies. Leurs demeures sont éparses, isolées, selon qu'une fontaine, un champ, un bocage, ont déterminé leur choix. Leurs villages ne sont pas, comme les nôtres, formés d'édifices contigus : chacun laisse un espace vide autour de sa maison, soit pour prévenir le danger des incendies, soit par ignorance dans l'art de bâtir.


CHASTETE ET FRUGALITE DES GERMAINS

[18] Quamquam seuera illic matrimonia, nec ullam morum partem magis laudaueris. Nam prope soli barbarorum singulis uxoribus contenti sunt, exceptis admodum paucis, qui non libidine, sed ob nobilitatem plurimis nuptiis ambiuntur. Dotem non uxor marito, sed uxori maritus offert. Intersunt parentes et propinqui ac munera probant, munera non ad delicias muliebres quaesita nec quibus noua nupta comatur, sed boues et frenatum equum et scutum cum framea gladioque. In haec munera uxor accipitur, atque in uicem ipsa armorum aliquid uiro adfert: hoc maximum uinculum, haec arcana sacra, hos coniugales deos arbitrantur. Ne se mulier extra uirtutum cogitationes extraque bellorum casus putet, ipsis incipientis matrimonii auspiciis admonetur uenire se laborum periculorumque sociam, idem in pace, idem in proelio passuram ausuramque. Hoc iuncti boues, hoc paratus equus, hoc data arma denuntiant. Sic uiuendum, sic pereundum: accipere se, quae liberis inuiolata ac digna reddat, quae nurus accipiant, rursusque ad nepotes referantur.
Toutefois en ce pays les mariages sont chastes, et il n'est pas de trait dans leurs moeurs qui mérite plus d'éloges. Presque seuls entre les barbares ils se contentent d'une femme, hormis un très petit nombre de grands qui en prennent plusieurs, non par esprit de débauche, mais parce que plusieurs familles ambitionnent leur alliance. Ce n'est pas la femme, c'est le mari qui apporte la dot. Le père et la mère, ainsi que les proches, assistent à l'entrevue et agréent les présents. Ces présents ne sont point de ces frivolités qui charment les femmes, ni rien dont puisse se parer la nouvelle épouse. Ce sont des boeufs, un cheval tout bridé, un bouclier avec la framée et le glaive. En présentant ces dons, on reçoit une épouse. Elle, de son côté, donne aussi à l'époux quelques armes. C'est là le lien sacré de leur union, leurs symboles mystérieux, leurs divinités conjugales. Pour que la femme ne se croie pas dispensée des nobles sentiments et sans intérêt dans les hasards de la guerre, les auspices mêmes qui président à son hymen l'avertissent qu'elle vient partager des travaux et des périls, et que sa loi, en paix comme dans les combats, est de souffrir et d'oser autant que son époux. C'est là ce que lui annoncent les boeufs attelés, le cheval équipé, les armes qu'on lui donne. Elle apprend comment il faut vivre, comment il faut mourir. Ce dépôt qu'elle accepte, elle devra le rendre pur et honorable à ses enfants, de qui ses brus le recevront pour le transmettre à ses petits-fils.


L' AMOUR DE LA FAMILLE

Sera iuuenum uenus, eoque inexhausta pubertas. Nec uirgines festinantur; eadem iuuenta, similis proceritas: pares ualidaeque miscentur, ac robora parentum liberi referunt. Sororum filiis idem apud auunculum qui ad patrem honor. Quidam sanctiorem artioremque hunc nexum sanguinis arbitrantur et in accipiendis obsidibus magis exigunt, tamquam et animum firmius et domum latius teneant. Heredes tamen successoresque sui cuique liberi, et nullum testamentum. Si liberi non sunt, proximus gradus in possessione fratres, patrui, auunculi. Quanto plus propinquorum, quanto maior adfinium numerus, tanto gratiosior senectus; nec ulla orbitatis pretia.
Une longue ignorance de la volupté assure aux garçons une jeunesse inépuisable. On ne hâte pas non plus le mariage des filles : elles ont, comme leurs époux, la vigueur de l'âge, la hauteur de la taille; et d'un couple assorti et robuste naissent des enfants également vigoureux. Le fils d'une soeur est aussi cher à son oncle qu'à son père ; quelques-uns pensent même que le premier de ces liens est le plus saint et le plus étroit ; et, en recevant des otages, ils préfèrent des neveux, comme inspirant un attachement plus fort, et intéressant la famille par plus d'endroits. Toutefois on a pour héritiers et successeurs ses propres enfants, et l'on ne fait pas de testament. Si l'on n'a pas d'enfants, les premiers droits à l'héritage appartiennent aux frères, aux oncles paternels, aux oncles maternels. Plus un Germain compte de proches et d'alliés, plus sa vieillesse est entourée de respect : on ne gagne rien à être sans famille.



place aux photos, et tout d'abord, hommage et remerciements à notre charmante organisatrice toute réjouie d'avoir trouvé sa TRABI


εὔρηκα!!!




Nous étions quatre bacheliers...


L'Éternel Dieu dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul


Le métro berlinois est de la même couleur que le manteau de Martine



Que les peuples seront heureux quand les rois seront philosophes et quand les philosophes seront rois!


Je suis un gars bien ordinaire...


l'Histoire est un éternel recommencement



Suave, mari magno turbantibus aequora ventis
e terra magnum alterius spectare laborem




Fugitive beauté

Dont le regard m’a fait soudainement renaître,

Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?

elle poussait un petit cri, fermait entièrement les yeux , et brusquement, elle avait l'air de s’efforcer de réprimer, d'anéantir un rire qui, si elle s'y fût abandonnée, l'eût conduite à l'évanouissement.






Ils s'efforcent de franchir le mur... voyez le désespoir qui se lit dans leur regard, surtout celui de Quentin!




allez venez Milord, vous avez l'air d'un môme, laissez vous faire milord, venez dans mon royaume!





Hélas ! laissez les pleurs couler de ma paupière,
Puisque vous avez fait les hommes pour cela !



Seigneur, Vous m'avez fait puissant et solitaire...


La lune blanche
Luit dans les bois;
De chaque branche
Part une voix,
Sous la ramée...

Certe edopol, quom illum contemplo et formam cognosco meam. Quem ad modum ego sum - saepe in speculum inspexi -, nimis similest mei!





En vrac, les auteurs des citations:
Baudelaire, Lucrèce, Verlaine,Yveline Klein, Plaute, Archimède, Victor Hugo,Martine Dal Zotto , Diderot, la Genèse, Robert Charlebois, Alfred de Vigny, Edith Piaf, Marcel Proust, Georges Brassens, Thucydide.
A vous de rendre à César ce qui lui appartient!!!
La réponse dans 48 heures.

Et le retour, au fait?

eh bien, samedi

vers 14h j'ai appris que tous les vols étaient supprimés en raison de l'éruption du volcan; je me suis donc rendue à l'aéroport, en métro; il y régnait la plus grande confusion; les " voyageurs" occupaient les terminaux destinés à l'enregistrement, pour essayer de transférer leurs billets; un groupe de jeunes (des Italiens bien sûr, des Toscans comme je l'ai appris par la suite) faisaient du scandale, menaçant d'occuper l'aéroport, car ils n'avaient pas d'hébergement.
Il n'y avait pas de vol disponible pour Pise avant jeudi; Easyjet (qui n'emploie pas de personnel) avait quand même mis à notre disposition leur téléphone grâce auquel j'ai pu, après 20 mn d'attente, obtenir une hôtesse qui a accepter d'échanger mon billet contre un autre pour Venise, le lendemain, d'où je prendrais un train pour rejoindre Pise;
vers 19 h, une hôtesse de l'aéroport nous a annoncé qu' Easyjet nous offrait 2 nuits d'hôtel, dans un hôtel situé à 30 km de Berlin mais à 10 km de l'aéroport (pratique...) mais 4 étoiles tout de même ( à Mahlow); j'ai dû retourner à Berlin (toujours en métro) chercher ma valise à l'auberge de jeunesse; je suis revenue à Mahlow à 22 heures.
Il va sans dire que dimanche matin, j'ai appris que tous les vols (donc y compris le mien, pour Venise), étaient annulés, et que tous les aéroports étaient fermés jusqu'à nouvel ordre; imaginez mon désespoir... de plus j'avais attrapé une bronchite dans les courants d'air du métro, je grelottais de fièvre et de désarroi; c'est alors que j'ai avisé un groupe d'étudiants qui parlaient italien (ceux de l'aéroport en fait); comme ils portaient des valises et prenaient l'ascenseur dans le sens de la descente, mon sens de la déduction n'a fait qu'un tour, et je leur ai demandé où ils allaient, quand, et comment; ils partaient pour Empoli (à 30 km de Pise), un quart d'heure après, en pullman....
je vous laisse deviner la suite, j'ai donc voyagé avec ce groupe, nous avons quitté Mahlow à midi et sommes arrivés à 4 heures du matin à Empoli (c'était assez surréaliuste d'ailleurs); tous mes voisins ont été stupéfaits d'apprendre qu'il existait un trajet direct Berlin-Empoli...

dimanche 14 mars 2010

fashion victim dans le monde antique

Comment étaient-elles donc vêtues, ces belles du temps jadis? nous possédons des portraits de Flora la belle Romaine, sur une fresque de Pompéi;



Les femmes de l'antiquité (et les hommes aussi d'ailleurs) accordaient une grande importance à leur toilette; il faut bien distinguer la mode romaine de la mode grecque, et à l'intérieur de cette dernière, plusieurs époques bien distinctes, sans grand rapport les unes avec les autres.







La 1° civilisation grecque connue est la civilisation minoenne, riche et brillante. Les palais sont grandioses, ornés de fresques somptueuses et polychromes; l'art de la couleur a atteint une belle maîtrise, mais toutes les couleurs ne sont pas disponibles; seul le blanc, le bleu, un bleu très vif et très franc, très joyeux, caractéristique de cette époque qui s'étend entre 1450 avant JC et 1200 environ, obtenu à partir de la fleur de jacinthe; le rouge, issu du broyage de la cochenille (parasite du chêne); le violet, obtenu par broyage du coquillage appelé murex; l'ocre, obtenu par broyage de pigments contenus dans la terre; le brun, le jaune, tiré du narcisse et de l'iris. Quant au noir, c'est évidemment l'encre de seiche qui le fournit. La technique de l'impression est naturellement inconnue; on se contente de bordures au bas du vêtement, à l'encolure parfois; ces bordures ont une fonction tantôt décorative, tantôt symbolique.La robe est généralement courte, et laisse voir le mollet, à cette époque (il n'en ira pas de même dans une antiquité plus tardive). mais la constante de toute l'Antiquité, qu'elle soit grecque ou romaine, qu'on se réfère au III° millénaire ou au I°, c'est la technique du plissage. La forme "princesse" prévaut; le corsage, à l'encolure arrondie, est plissé depuis cette dernière jusqu'à la taille, qui est marquée. elle est généralement soulignée d'une fine ceinturepresque une cordelette, et le plissage reprend à partir de la taille, jusqu'au bas de la jupe. C'est ainsi que l'ont voit sur les frsques du palais de Cnossos (en Crète) des élégantes portant des robes de ce style, accessoirisées de sandales à fine lanières, le plus souvent à forme de spartiates.Souvent un rang de perles à ras du cou souligne l'encolure.
dans ces deux fresques, on peut admirer la complexité et le raffinement du mantelet, toujours agrémenté d'une bordure de couleur plus soutenue, et aux formes très travaillées: simple arrondi laissant la poitrine découverte dans la première fresque, les bords du vêtement ne se joignent pas et laissent bien voir le corsage; dans l'autre au contraire, le mantelet est fermé, souligné d'appliques, d'empiècement perlés. Le peu qu'on peut deviner laisse quand même bien voir des habitudes vestimentaires sophistiquées et d'une grande élégance.

Et les coiffures?Elles sont très travaillées, très sophistiquées; de longues mèches sont laissées libres, qui ondulent sur les épaules; le reste de la chevelure est tressé, entrelacé, arrangé en ondes successives qui s'étagent sur le sommet de la tête; des perles entremêlées aux cheveux complètent le tout. La frange est inexistante, les cheveux sont tous ramenés vers l' arrière, ou alors 2 grosses boucles encadrent le visage au niveau des tempes. Parfois, comme dans ce portrait de Sappho, une fine résille retient la masse de la chevelure au sommet du crâne, tandis que s'en échappent par les côtés de fines boucles toutes mousseuses.



La très belle Parisienne,( fragment de fresque minoenne) a une coiffure très audacieuse: les cheveux du devant sont courte, et ramassés sur le sommet de la tête, mais les mèches de l'arrière sont laissées très longues, soigneusement ondulées; on n'oublie pas l'accroche coeur qui descend négligeamment sur le front...


quant à sa robe, elle est particulièrement audacieuse, puisque le bourrelet qui souligne le décolleté (comparable aux encolures en velours de la Renaissancr) se ferme dans le dos par un gros noeud.



Entre la Crète minoenne et la Rome impériale, pas grand chose de commun; (d'ailleurs les Romains ne connaissaient même pas l'existence de la civilisation crétoise)A Rome, c'est le drapé qui prévaut; pas de coutures, aussi, il faut soigneusement s'assurer de la solidité et de l'efficacité de la fibulle, qui retient les plis du vêtement sur l'épaule, et l'empêche de glisser à terre!


Le chapeau est-il une invention des temps modernes? que non! les statuettes de Tanagra ont la tête protégée pas d'élégantes capelines.
































Quant à la coiffure des romaines, elle va évoluer de la simplicité (sous la République) à une complexité vertigineuse, qui agace tant Juvénal ; initiée par Messaline, la mode des chevelures bouclée devient vite un défi à l'équilibre...



LIVIA

















MATIDIA
























MESSALINE






Et l'été venu, comme nous, elles allaient ... à la plage, et jouaient même au freesbee!!
les premiers maillots de bains furent donc des bikinis...


cette mosaïque date du IV° siècle après J.C.





Quelques belles d'aujourd'hui ont tenté de faire revivre, l'espace d'un après midi, ces 'belles dames du temps jadis'... jugez de l'effet:


tunique brodée de méandres et de 'grecques' pour Lisa; sans oublier le 'sourire attique'!:


beau travail de tressage des cheveux, effet de rubans et broderies à jours pour Gina:encore des tresses, et les grosses boucles d'oreilles en argent, caractéristiques du style antique: Marine, au prénom prédestiné!


















et Cécile en Vestale de charme!



























( avec l'aimable autorisation des hellénistes et latinistes de la classe d'HK, cru 2008/2009)

vendredi 5 mars 2010

j'ai la mémoire qui flanche, j'me souviens plus très bien quel pouvait être son prénom, et quel était son nom...

J'espère qu'on ne m"en voudra pas de citer en exergue de cette très sérieuse étude sur les noms et prénoms, cette chanson de la glamourissime Jeanne Moreau!
Les Romains avaient des noms et des prénoms tout comme nous; enfin, pas tout à fait... et du moins, l'homme romain; quant à la femme...
En effet, dès l'époque des rois ( ce qui nous situe, chronologiquement parlant, vers le début de l'époque historique*) , se répand l'usage des tria nomina:
- le praenomen (prénom); les praenomina sont au nombre de 17; ils sont très régulièrement écrits en abrégé dans les textes quels qu'ils soient; cette abréviation consiste dans la 1° lettre (ou les 2 ou 3 premières lettres) du prénom, suivie d'un point; il est indispensable de les connaître; il va sans dire que ces prénoms se déclinent, même s'ils sont notés en abrégé...
- le nomen gentilice, ou nom de famille; il s'écrit en entier, se termine par le suffixe -ius parce qu'il est dérivé de l'ancêtre fondateur de la gens; l'exemple le plus illustre est celui de la gens Iulia, que César, très habilement, profitant d'une coïncidence étymologique, fait descendre de Iule, le mystérieux fils d'Enée... ce nomen peut se mettre au féminin comme on vient de le voir.
- le cognomen, rendu indispensable par le petit nombre des prénoms. Ce cognomen à l'origine était tiré d'une particularité physique (les Romains à cet égard avaient une sensibilité différente de la nôtre, et ne se sentaient pas humiliés d'être désignés par un défaut ou un ridicule qui affectait leur personnalité; ou du moins, on supposait qu'ils ne l'étaient pas...) ou morale du personnage concerné; c'est ainsi que L. Tarquin reçut (certainement contre son gré) le surnom de Superbus, en raison de sa morgue et de sa cruauté; mais certains n'hésitaient pas à s'affubler de cognomina plus valorisants, comme Appius Claudius qui prit le surnom de Pulcher, ou Pompée qui prit, grâce à Sulla, celui de Magnus... Sulla felix: crimen deorum erat sulla felix (Sénèque)
Par la suite, ces cognomina eux-mêmes deviennent héréditaires, tant est grande l'insensibilité du Romain à l'individu...
Faut-il rappeler quelques anecdotes célèbres? celle de Cicéron, si fier de son cognomen (qui pourtant rappelait que son ancêtre avait une verrue sur le nez, puisque cicer signifie pois chiche) que, pour signer l'inscription d'un vase d'argent, il demanda au sculpteur de graver, à la place de son nom, un petit pois chiche...; celle de César, dont le cognomen vient du verbe caedo, couper, qui rappelle la naissance difficile du grand Jules, né par une intervention chirurgicale qu'on fint par la suite, par appeler "césarienne"
Dans l'histoire, les personnages sont restés célèbres tantôt sous leur cognomen (c'est la cas précisément de César, dont le nom entier est; C. Julius Caesar; de Cicéron: M. Tullius Cicero; de Scipion: P. Cornelius Scipio; de l'infâme Sylla: L. Cornélius Sulla; et de bien d'autres...); Notons d'ailleurs que César était plus volontiers appelé Caius Julius par ses contemporains...
d'autres, par leur nomen: Virgile (P. Vergilius Maro), Horace (Q. Horatius Flaccus); etc.
aucun par son praenomen, trop vague et commun à trop d' hommes!
Sous l'Empire, les choses vont un peu changer; certaines gentes sont devenues si nombreuses, si puissantes et si célèbres, qu'elles sont aussi désignées en abrégé, ( citons parexemple la gens Antonia, abrégé en ANT., ou l'illustrissime gens Claudia, abrégée en CL.), favorisant ainsi la confusion ultérieure entre nom et prénom; en effet, à l'époque chrétienne, on prit volontiers des noms pour prénoms, et c'est ainsi que sont nés les prénoms Claude, Antoine, Jules et bien d'autres.
En italien moderne, cette confusion est officialisée par le fait que cognome désigne le nom de famille, et nome, le prénom...

Et les femmes?

eh bien, les femmes... n'ont pas de nom! aant de ous indigner, repensez à ce détail que j'ai mentionné: le Romain est moins sensible que nous à la notion d'individu; l'individu n'est rien, la collectivité est tout; ce n'est pas par mépris de la femme qu'elle n'a pas de nom personnel; c'est parce qu'elle est moins importante, en tant qu'individu, qu'en tant que représentante et continuatrice d'une gens... (certes, ces excuses valent ce qu'elles valent hein...)
Bref, sous la République, la femme est uniquement désignée par le nomen gentilice mis au féminin; la fille de Cicéron s'appelle Tullia; la mère des Gracques, qui fait partie de l'illustre gens Cornelia, s'appelle Cornelia (sans accent...); et la douce Cloelia était la fille de Cloelius!
Que se passe-t-il alors, me direz-vous, quand un couple a deux filles? eh bien, rien ne change; toutes les deux portent le même nom: Tullia par exemple pour les 2 filles de Servius Tullius; seulement la plus jeune reçoit en plus l'appellation de minor: Tullia Minor; et l'aînée, celle de major: Tullia Maior. Tout simplement...
Et s'il y en a trois? eh bien, on complète le noment au féminin par Tertia... il suffisait d'y penser! La fille de Paul-Emile s'appelait ainsi, et c'est le nom que lui donne son père quand il s'adresse à elle...
D'ailleurs, cela n'empêchait nullement d'affececter ces noms/prénoms de diminutifs affectueux; Cicéron, qui comme on le sait, adorait sa fille, l'appelle toujours dans sa correspondance Tulliola "ma petite Tullia adorée"
Evidemment cela ne aut pas pour les femmes romaines d'origine étrangère, soit qu'elles se soient installées à Rome: Tanaquil par exemple a son nom à elle, nulle part on ne la voit désignée sous le nom de Tarquinia; (parfois on la trouve sous le nom de Gaia Caecilia, mais peut-être s'agit-il d'une confusion avec une autre femme...)c'est une Etrusque... Dans les provinces romaines (la Gaule en particulier, et les provinces d'Afrique du nord, les mieux assimilées de toutes), souvent l'usage local se substitue ou se surajoute à l'usage romain, et c'est ainsi qu'on voit fréquemment des épitaphes dédiées à des fillettes surnommées Favilla (la blondinette; épitaphe gallo-romaine de Nîmes...
Par la suite, à l'époque impériale, les choses ghangeront; les femmes éprouveront le besoin d'avoir un nom à elles;



un petit rappel chronologique, parce que beaucoup d'entre vous ont des problèmes de datation: Rome fut fondée en 753 avant J.C, et la république fut proclamée en 509; pendant ces 2 siècles, il y eut une succession de 7 rois; le 1° texte écrit en latin (la fibulle de Préneste) est daté de 600 avant J.C, c'est-à-dire juste au milieu de l'époque historique, sous le règne de Servius Tullius, qu'on voit d'ailleurs figurer sur un bas-relief, avec son nom étrusque Mastarna, tandis que Tarquin est désigné par le sien, Cneve Tarchu Rumach.


ET EN GRÈCE?
C'est tout à fait différent; le système est beaucoup moins rigide, et femmes et hommes sont traités sur le même plan; enfin du moins en apparence.
L'homme grec et la femme grecque ont un nom individuel, et il n'y a pas de nom de famille; chacun porte son nom suivi du nom de son père, au génitif ; dans la 1° page du Protagoras, Platon énumère un certain nombre de personnages, tous athéniens; κίμων μιλτιάδου Ἱπποκράτης, ὁ Ἀπολλοδώρου ὑὸς Φάσωνος δὲ ἀδελφός, Ἱππίας ὁ Ἠλεῖος—οἶμαι δὲ καὶ Πρόδικον τὸν Κεῖον Πάραλος ὁ Περικλέους, καὶ Χαρμίδης ὁ Γλαύκωνος, ἐκ δὲ τοῦ ἐπὶ θάτερα ὁ ἕτερος τῶν Περικλέους Ξάνθιππος, καὶ Φιλιππίδης ὁ Φιλομήλου καὶ Ἀντίμοιρος ὁ Μενδαῖος,



Les Grecs connaissaient aussi l'usage du surnom, sauf qu'il n'est pas systématique comme à Rome; l'exemple le plus célèbre est celui de Platon, dont le vrai nom était Agathoclès, et qui fut surnommé Platon soit à cause de la largeur de ses épaules (tout le monde sait que Platon était un athlète remarquable, il avait même gagné 2 fois les jeux olympiques); soit à cause de l'ampleur de sa pensée, nous dit Diogène Laërce


Pour les étrangers, on précisait uniquement la ville d'origine, au génitif; le nom du père n'importait guère, puisqu'il était inconnu, on n'en faisait donc pas mention. Là encore, femmes et hommes sont traités sur le même pied: la belle Aspasie, la compagne de Périclès et l'amie de Socrate, par exemple est appelée Aspasie de Milet

Un fait curieux, qui mérite d'être cité: dans la Grèce d'aujourd'hui, tout le monde a un prénom et un nom de famille; sauf que les femmes ont ce nom de famille ... AU GÉNITIF, parce qu'elles sont toujours la fille DE leur père... La chanteuse Charis Alexiou; Angélique Ionatos s'appelle en vrai Ionatou!

vendredi 29 janvier 2010

mais qui est donc Cloelia?

oui, qui est cette mystérieuse jeune fille qui prête son nom à ce blog?
C'est une héroïne de l'histoire de Rome, un de ces personnages exemplaires (exempla)qui servaient à l'éducation des jeunes Romains?
Elle vivait pendant la guerre contre les Etrusques; même ce sauvage de Porsenna avait été conquis par son courage et sa noblesse d'âme!
Voici son histoire, contée par Tite Live:
Ergo ita honorata uirtute feminae quoque ad publica decora excitatae, et Cloelia uirgo, una ex obsidibus, cum castra Etruscorum forte haud procul ripa Tiberis locata essent, frustrata custodes, dux agminis uirginum inter tela hostium Tiberim tranauit sospitesque omnes Romam ad propinquos restituit. Quod ubi regi nuntiatum est, primo incensus ira oratores Romam misit ad Cloeliam obsidem deposcendam : alias haud magni facere;
deinde in admirationem uersus supra Coclites Muciosque dicere id facinus esse et prae se ferre, quem ad modum, si non dedatur obses, pro rupto foedus se habiturum, sic deditam intactam inuiolatamque ad suos remissurum. Vtrimque constitit fides : et Romani pignus pacis ex foedere restituerunt, et apud regem Etruscum non tuta solum sed honorata etiam uirtus fuit, laudatamque uirginem parte obsidum se donare dixit; ipsa, quos uellet, legeret. Productis omnibus elegisse inpubes dicitur, quod et uirginitati decorum et consensu obsidum ipsorum probabile erat, eam aetatem potissimum liberari ab hoste, quae maxime opportuna iniuriae esset.Pace redintegrata Romani nouam in femina uirtutem nouo genere honoris, statua equestri, donauere : in summa sacra uia posita uirgo insidens equo.

Cet honneur, accordé au courage, excita les femmes à mériter aussi les distinctions publiques. Comme le camp des Étrusques n'était pas très éloigné des bords du Tibre, Clélie, l'une des jeunes Romaines livrées en otage, trompe les sentinelles, et, se mettant à la tête de ses compagnes, traverse le fleuve au milieu des traits ennemis, et, sans qu'aucune d'elles eût été blessée, elle les ramène à Rome, et les rend à leurs familles.À la nouvelle de cette évasion, le roi, indigné, envoie à Rome pour réclamer Clélie, sans paraître tenir beaucoup aux autres; mais bientôt, passant de la colère à l'admiration, et mettant ce trait d'audace au-dessus des actions des Coclès et des Mucius, il déclare que si on ne lui rend pas son otage, il regardera le traité comme rompu; mais que si on la remet en son pouvoir, il la renverra à ses concitoyens sans lui faire essuyer aucun mauvais traitement. On tint parole de part et d'autre : les Romains, conformément au traité, rendirent à Porsenna les gages de la paix; et de son côté, le roi des Étrusques voulut que non seulement la vertu fût en sûreté auprès de lui, mais qu'elle y fût même honorée. Après avoir donné des éloges à Clélie, il lui fit présent d'une partie des otages, et lui en abandonna le choix. Lorsqu'on les eut tous amenés en sa présence, elle choisit, dit-on, les plus jeunes, croyant, par respect pour la pudeur, (et elle obtint, à cet égard, l'entier consentement des otages eux-mêmes) devoir soustraire avant tout aux ennemis celles que leur âge exposait le plus aux outrages. La paix rétablie, les Romains récompensèrent, par un genre d'honneur extraordinaire, un courage aussi extraordinaire dans une femme; on lui décerna une statue équestre; et l'on plaça au haut de la voie sacrée l'image de Clélie à cheval.



Ce si joli prénom n'est en fait qu'un nom de famille, ne l'oubliez pas, un nomen gentilice au féminin; Cloelia appartenait à la gens Cloelia, dont tous les membres masculins portaient pour nomen Cloelius.
il n'est peut-être pas inutile de rappeler qu'elle fournit aussi son titre au roman précieux de Madeleine de Scudéry, Clélie, et à l'héroïne de la Chartreuse de Parme, la jeune Clélia Conti.

réponse des quizzes

  • i est l'impératif du verbe aller: eo, is, ire, ii, itum; il signifie donc "va"; de ce fait, il est également le mot le plus court de la langue latine...
  • tune est l'agglomérat de tu ( toi) et de la particule interrogative 'ne'; il signifie "est-ce que tu"; il n'ya pas de prénom masculin tunus...
  • quidem est un adverbe invariable; il signifie "certes, sans doute"; il est souvent en corrélation avec sed: quidem... sed= bien sûr... mais d'autre part; quant il est précédé (de près ou de loin) de NE, il signifie "même pas"; attention à ne pas le confondre avec quidam: quelqu'un!!!
  • temere est un adverbe invariable signifiant "au hasrd, à l'aventure, sans refléchir"; l'infinitif du verbe craindre est timeo, times, TIMERE!!!
  • modo est un adverbe qui signifie "seulement"; c'est aussi l'ablatif de modus, i, m: manière; dans ce cas il est accompagné d'un adjectif.
  • profecto signifie certes, assurément, et c'est un adverbe; mais ce peut être aussi le datif/ablatif de profectus, a, um, qui est le participe du verbe proficiscor: partir; profectus signifie "parti"
  • misere peut être le parfait 3° pl de mitto, is, ere, MISI, missum; ou un adverbe formé sur l'adjectif miser: misérablement. ATTENTION, j'ai lu une réponse "vocatif"; miser a pour vocatif miser, ces noms et adjectifs en -er, bien que faisant partie de la 2° déclinaison, ont le vocatif sg identique au nominatif
  • munere est l'ablatif de munus, muneris, nt (= fonction, cadeau)
  • interiere est le parfait 3° pl du verbe intereo, is, ire, INTERII, interitum: mourir
  • La lune blanche Luit dans les bois; De chaque branche Part une voix, Sous la ramée: Paul Verlaine
  • Certe edopol, quom illum contemplo et formam cognosco meam. Quem ad modum ego sum - saepe in speculum inspexi -, nimis similest mei!: Plaute (Amphitryon) traduction: ah mais c'est sûr, quand je la vois et que je pense à mon visage tel qu'il est (car je me suis souvent admirée dans mon miroir), mais elle me ressemble trop!
  • Seigneur, Vous m'avez fait puissant et solitaire...: Alfred de Vigny (Moïse)
  • allez venez Milord, vous avez l'air d'un môme, laissez vous faire milord, venez dans mon royaume! c'est bien sûr Edith Piaf qui chantait cette chanson, mais les paroles sont de Georges Moustaki
  • Hélas ! laissez les pleurs couler de ma paupière,Puisque vous avez fait les hommes pour cela !: victor Hugo (à Villequier)
  • l'Histoire est un éternel recommencement: Thucydide
  • elle poussait un petit cri, fermait entièrement les yeux , et brusquement, elle avait l'air de s’efforcer de réprimer, d'anéantir un rire qui, si elle s'y fût abandonnée, l'eût conduite à l'évanouissement.: Marcel Proust
  • Suave, mari magno turbantibus aequora ventis: ces 2 vers, considérés comme la devise épicurienne, sont de Lucrèce; ils signifient: qu'il est doux, lorsque la mer est grosse et que les vents déchaînent les flots,de rester sur lerivage à contempler la terible épreuve d'autrui
  • Je suis un gars bien ordinaire...: très belle chanson de Robert Charlebois
  • Fugitive beautéDont le regard m’a fait soudainement renaître,Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?: charles Baudelaire (à une passante)
  • Que les peuples seront heureux quand les rois seront philosophes et quand les philosophes seront rois!: Denis Diderot
  • Le métro berlinois est de la même couleur que le manteau de Martine: c'est à la perspicacité d'Yveline Klein que nous devons cette stupéfiante remarque!
  • L'Éternel Dieu dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul: la Genèse
  • Nous étions quatre bacheliers...: c'est le 1° vers d'une jolie chanson peu conue de Georeges Brassens
  • εὔρηκα!!!: Archimède bien sûr!
  • Certe edopol, quom illum contemplo et formam cognosco meam. Quem ad modum ego sum - saepe in speculum inspexi -, nimis similest mei!: Plaute (Amphitryon) traduction: ah mais c'est sûr, quand je la vois et que je pense à mon visage tel qu'il est (car je me suis souvent admirée dans mon miroir), mais elle me ressemble trop!
  • La lune blanche Luit dans les bois; De chaque branche Part une voix, Sous la ramée: Paul Verlaine
  • Seigneur, Vous m'avez fait puissant et solitaire...: Alfred de Vigny (Moïse)
  • allez venez Milord, vous avez l'air d'un môme, laissez vous faire milord, venez dans mon royaume! c'est bien sûr Edith Piaf qui chantait cette chanson, mais les paroles sont de Georges Moustaki
  • Hélas ! laissez les pleurs couler de ma paupière,Puisque vous avez fait les hommes pour cela !: victor Hugo (à Villequier)
  • elle poussait un petit cri, fermait entièrement les yeux , et brusquement, elle avait l'air de s’efforcer de réprimer, d'anéantir un rire qui, si elle s'y fût abandonnée, l'eût conduite à l'évanouissement.: Marcel Proust
  • Fugitive beautéDont le regard m’a fait soudainement renaître,Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?: charles Baudelaire (à une passante)
  • Suave, mari magno turbantibus aequora ventis: ces 2 vers, considérés comme la devise épicurienne, sont de Lucrèce; ils signifient: qu'il est doux, lorsque la mer est grosse et que les vents déchaînent les flots,de rester sur lerivage à contempler la terible épreuve d'autrui
  • l'Histoire est un éternel recommencement: Thucydide
  • Je suis un gars bien ordinaire...: très belle chanson de Robert Charlebois
  • Que les peuples seront heureux quand les rois seront philosophes et quand les philosophes seront rois!: Denis Diderot
  • Le métro berlinois est de la même couleur que le manteau de Martine: c'est à la perspicacité d'Yveline Klein que nous devons cette stupéfiante remarque!
  • L'Éternel Dieu dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul: la Genèse
  • Nous étions quatre bacheliers...: c'est le 1° vers d'une jolie chanson peu conue de Georeges Brassens
  • εὔρηκα!!!: Archimède bien sûr!