lundi 21 décembre 2009

MODE MASCULINE (spécial garçons)

Pour quelqu'un qui se revendique de l'égalité des sexes, faire un message sur la mode féminine sans même évoquer les hommes, c'est impardonnable!
donc, je me rattrape; d'autant plus que les hommes romains étaient bien loin d'être insensible à leur apparence physique, et ce n'est pas parce que j'ai dit que le Romain est avant tout un soldat et un paysan, qu'il faudrait se l'imaginer sale, hirsute, considérant le rituel de la toilette comme une corvée qu'on élude, ou que l'on n'accomplit que lors des fêtes... bien au contraire!
L'homme romain ( et on me pardonnera ici de me limiter au citoyen, à l'exclusion des esclaves et des petites gens, pour lesquels la documentation fait cruellement défaut) avait pour principale occupations la politique, les relations publiques et les mondanités, et... le bain.
C'est donc ce dernier aspect qui retiendra notre attention. Rappelez-vous la différence d'aspect entre les "valeureux Gaulois", aux cheveux longs et nattés (come Obélix), aux moustaches avantageuses, aux braies exubérantes et multicolores, retenues à la diable par un solide cordon qui leur enserrait la taille; et les Romains, toujours rasés de près, le cheveu toujours impeccablement coupé, la toge noblement drapée et permettant d'amples gestes qui soulignaient la harangue et emportaient l'adhésion et l'enthousiasme de l'auditoire... il y a là un véritable phénomène de société. C'est dire que la toilette masculine, loin d'être une simple obligation hygiénique, était à la fois un rituel social, un délassement et un plaisir exthétique; oui, les Romains étaient coquets!
Les Romains du temps de Cicéron n'avaient pas toujours chez eux une salle de bains; plus tard, à l'époque impériale, les riches maisons toutes en furent dotées, mais malgré tout rien ne valait les thermes, parce qu'on y retrouvait ses amis et toute la bonne société, qu'on y échangeait les derniers potins, et qu'on y avait toute sorte d'activités à la fois ludiques et lénifiantes; les thermes, c'était un véritable club de loisirs pour les Romains aisés. On se rendait aux thermes en milieu d'après-midi, avant le dîner; on y restait 2 ou 3 heures, mais cela n'a rien d'étonnant si on considère qu'on ne se contentait pas de se laver! on y jouait à divers jeux de balle ou de ballon; on s'y exerçait au punching ball, on y travaillait diverses figures d'escrime, on s'y livrait à la course, à la lutte, après quoi, fatigué, suant, on allait se nettoyer; on retirait le maillot de sport trempé, et, dans l'ordre, on se soumettait aux ablutions suivantes:
- d'abord, le bain de vapeur (sudatorium) achevait d'activer la sudation, faisant ainsi sortir les impuretés de la peau.
- puis, il s'aspergeait d'eau chaude, pour éliminer toute cette sueur; pas de savon, bien sûr, car ils avaient un moyen bien plus efficace , et moins agressif pour la peau: le strigile, sorte de lame émoussée, avec lequel on raclait la peau, emportant ainsi toutes les impuretés déposées à la surface, et ramollies par la vapeur et l'eau chaude; cela fait, il ne leur restait plus qu'à se frictionner avec des serviettes pour se sécher... c'est du moins ce que vous croyez, car en fait, ce n'était pas fini!
- en effet, l'eau chaude dilate les pores, comme chacun sait; et qui aurait envie de rester toute la soirée avec les pores dilatés? donc, pour corriger cet inconvénient, ils allaient pour finir prendre un bain froid dans la piscine!
Une fois qu'ils étaient bien propres, bien détendus, ils restaient encore un peu de temps dans ce royaume de la zénitude; ils lisaient (il y avait de véritables bibliothèques installées dans les thermes) ou se promenaient dans les jardins..;
Mais ce n'est pas tout de se laver; il fallait aussi aller chez le coiffeur; là encore, pas de rasage à domicile; mais pour les cheveux comme pour la barbe, la mode évolue; en effet, depuis les guerres puniques, on portait les cheveux courts (cheveux coupés le plus court possible retombant en rond à partir du sommet du crâne, en dégradé) et le visage parfaitement glabre; on se faisait raser tous les jours, et les techniques variaient; la plus classique et la plus répandue était celle de la lame, pas la même que notre lame de rasoir, mais un véritable couteau, souvent émoussé d'ailleurs, et comme il n'existait pas de mousse à raser, c'était devenu un véritable sujet de plaisanterie... ou de terreur! Cicéron nous raconte que Denys de Syracuse n'osait confier ses joues (et surtout sa gorge... il faut dire qu'il n'était pas très populaire, cet odieux tyran!) au barbier, et qu'il avait enseigné à ses propres filles à le tondre! de sorte que beaucoup d'hommes, reculant devant le perpective d'estafilades aussi disgracieuses que douloureuses, préféraient encore... se faire épiler! à la pince, à la cire chaude, au miel (très efficace d'ailleurs, croyez-moi!); ah, j'oubliais! on craignait d'autant plus les coupures du rasoir,, que, pour les faire cicatriser, il était d'usage de les enduire soit de toiles d'araignées, soit de fiente de poule... bref, on comprend aisément qu'à l'époque impériale, l'usage du menton impeccablement rasé cédât la place au port de la barbe; et dès lors, on porte également les cheveux longs et fournis, et frisés; et s'ils ne le sont pas naturellement, le coiffeur se chargera de les onduler au fer à friser; et, tant qu'on y est, pourquoi garder sa couleur naturelle de cheveux, pas forcément harmonieuse? on les teint, on les parfume, et, dans la foulée, on se maquille! je parle des hommes, oui, et non des femmes!
Il va sans dire tout de même que ce n'était pas la majorité; la plupart des hommes gardaient une allure sobre, raisonnable et virile; la preuve: Cicéron n'a pas de moqueries assez caustiques pour ces hommes dont la coquetterie frise (si j'ose dire...) le ridicule!

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réponse des quizzes

  • i est l'impératif du verbe aller: eo, is, ire, ii, itum; il signifie donc "va"; de ce fait, il est également le mot le plus court de la langue latine...
  • tune est l'agglomérat de tu ( toi) et de la particule interrogative 'ne'; il signifie "est-ce que tu"; il n'ya pas de prénom masculin tunus...
  • quidem est un adverbe invariable; il signifie "certes, sans doute"; il est souvent en corrélation avec sed: quidem... sed= bien sûr... mais d'autre part; quant il est précédé (de près ou de loin) de NE, il signifie "même pas"; attention à ne pas le confondre avec quidam: quelqu'un!!!
  • temere est un adverbe invariable signifiant "au hasrd, à l'aventure, sans refléchir"; l'infinitif du verbe craindre est timeo, times, TIMERE!!!
  • modo est un adverbe qui signifie "seulement"; c'est aussi l'ablatif de modus, i, m: manière; dans ce cas il est accompagné d'un adjectif.
  • profecto signifie certes, assurément, et c'est un adverbe; mais ce peut être aussi le datif/ablatif de profectus, a, um, qui est le participe du verbe proficiscor: partir; profectus signifie "parti"
  • misere peut être le parfait 3° pl de mitto, is, ere, MISI, missum; ou un adverbe formé sur l'adjectif miser: misérablement. ATTENTION, j'ai lu une réponse "vocatif"; miser a pour vocatif miser, ces noms et adjectifs en -er, bien que faisant partie de la 2° déclinaison, ont le vocatif sg identique au nominatif
  • munere est l'ablatif de munus, muneris, nt (= fonction, cadeau)
  • interiere est le parfait 3° pl du verbe intereo, is, ire, INTERII, interitum: mourir
  • La lune blanche Luit dans les bois; De chaque branche Part une voix, Sous la ramée: Paul Verlaine
  • Certe edopol, quom illum contemplo et formam cognosco meam. Quem ad modum ego sum - saepe in speculum inspexi -, nimis similest mei!: Plaute (Amphitryon) traduction: ah mais c'est sûr, quand je la vois et que je pense à mon visage tel qu'il est (car je me suis souvent admirée dans mon miroir), mais elle me ressemble trop!
  • Seigneur, Vous m'avez fait puissant et solitaire...: Alfred de Vigny (Moïse)
  • allez venez Milord, vous avez l'air d'un môme, laissez vous faire milord, venez dans mon royaume! c'est bien sûr Edith Piaf qui chantait cette chanson, mais les paroles sont de Georges Moustaki
  • Hélas ! laissez les pleurs couler de ma paupière,Puisque vous avez fait les hommes pour cela !: victor Hugo (à Villequier)
  • l'Histoire est un éternel recommencement: Thucydide
  • elle poussait un petit cri, fermait entièrement les yeux , et brusquement, elle avait l'air de s’efforcer de réprimer, d'anéantir un rire qui, si elle s'y fût abandonnée, l'eût conduite à l'évanouissement.: Marcel Proust
  • Suave, mari magno turbantibus aequora ventis: ces 2 vers, considérés comme la devise épicurienne, sont de Lucrèce; ils signifient: qu'il est doux, lorsque la mer est grosse et que les vents déchaînent les flots,de rester sur lerivage à contempler la terible épreuve d'autrui
  • Je suis un gars bien ordinaire...: très belle chanson de Robert Charlebois
  • Fugitive beautéDont le regard m’a fait soudainement renaître,Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?: charles Baudelaire (à une passante)
  • Que les peuples seront heureux quand les rois seront philosophes et quand les philosophes seront rois!: Denis Diderot
  • Le métro berlinois est de la même couleur que le manteau de Martine: c'est à la perspicacité d'Yveline Klein que nous devons cette stupéfiante remarque!
  • L'Éternel Dieu dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul: la Genèse
  • Nous étions quatre bacheliers...: c'est le 1° vers d'une jolie chanson peu conue de Georeges Brassens
  • εὔρηκα!!!: Archimède bien sûr!
  • Certe edopol, quom illum contemplo et formam cognosco meam. Quem ad modum ego sum - saepe in speculum inspexi -, nimis similest mei!: Plaute (Amphitryon) traduction: ah mais c'est sûr, quand je la vois et que je pense à mon visage tel qu'il est (car je me suis souvent admirée dans mon miroir), mais elle me ressemble trop!
  • La lune blanche Luit dans les bois; De chaque branche Part une voix, Sous la ramée: Paul Verlaine
  • Seigneur, Vous m'avez fait puissant et solitaire...: Alfred de Vigny (Moïse)
  • allez venez Milord, vous avez l'air d'un môme, laissez vous faire milord, venez dans mon royaume! c'est bien sûr Edith Piaf qui chantait cette chanson, mais les paroles sont de Georges Moustaki
  • Hélas ! laissez les pleurs couler de ma paupière,Puisque vous avez fait les hommes pour cela !: victor Hugo (à Villequier)
  • elle poussait un petit cri, fermait entièrement les yeux , et brusquement, elle avait l'air de s’efforcer de réprimer, d'anéantir un rire qui, si elle s'y fût abandonnée, l'eût conduite à l'évanouissement.: Marcel Proust
  • Fugitive beautéDont le regard m’a fait soudainement renaître,Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?: charles Baudelaire (à une passante)
  • Suave, mari magno turbantibus aequora ventis: ces 2 vers, considérés comme la devise épicurienne, sont de Lucrèce; ils signifient: qu'il est doux, lorsque la mer est grosse et que les vents déchaînent les flots,de rester sur lerivage à contempler la terible épreuve d'autrui
  • l'Histoire est un éternel recommencement: Thucydide
  • Je suis un gars bien ordinaire...: très belle chanson de Robert Charlebois
  • Que les peuples seront heureux quand les rois seront philosophes et quand les philosophes seront rois!: Denis Diderot
  • Le métro berlinois est de la même couleur que le manteau de Martine: c'est à la perspicacité d'Yveline Klein que nous devons cette stupéfiante remarque!
  • L'Éternel Dieu dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul: la Genèse
  • Nous étions quatre bacheliers...: c'est le 1° vers d'une jolie chanson peu conue de Georeges Brassens
  • εὔρηκα!!!: Archimède bien sûr!